C’est peut-être un poncif, mais ça reste toujours vrai : pour comprendre où l’on va, mieux vaut savoir d’où l’on vient. C’est vrai pour les individus, c’est vrai pour les peuples. Les conflits que connaissent les nations trouvent le plus souvent leur explication, sinon leur source, dans leur histoire, leur géographie et, dans une moindre mesure, leur climat. Historien et géographe, Yves Lacoste s’est attaché à dénouer le faisceau de ces interrelationsdans son dernier ouvrage, Géopolitique, sous-titré La longue histoire d’aujourd’hui.
Le livre se divise en quatre parties. En premier lieu, Lacoste définit la notion de géopolitique puis raconte l’accession de l’Amérique au rang d’hyperpuissance. La troisième partie fait l’historique de l’actuelle géopolitique des grandes nations et la dernière dresse l’inventaire des points chauds du globe.
Qu’il aborde la question de l’émergence de la Chine et de l’Inde parmi les sociétés industrialisées, celle de l’accès aux ressources pétrolières dans des régions soumises à de grandes tensions ou celle encore de l’aventure militaire américaine en Irak, l’auteur situe chaque thème et chaque question dans sa perspective historique. Au moyen de cartes, de schémas, de tableaux synthèses, Géopolitiquepermet de saisir rapidement la nature des rivalités de pouvoir ou d’influence sur des territoires et surtout sur les populations qui y vivent.
Ouvrage synthétique et clair, proche du manuel scolaire dont il a les apparences, Géopolitique est desservi par une couverture et une mise en page un peu désuètes qui ne rendent pas justice à son contenu. Cette réserve faite, Géopolitique, La longue histoire d’aujourd’hui reste un beau travail de vulgarisation, très accessible, qui devrait avoir sa place dans la bibliothèque de tout esprit curieux de saisir l’histoire en marche.