Comme le soulignent les auteurs en avant-propos, cet ouvrage est né du constat « que la problématique complexe des femmes et des filles dans les conflits armés était trop peu connue de la population générale et encore largement négligée dans les politiques d’intervention de la communauté internationale ».
Écrit par différents spécialistes, le livre touche au sort subi par les femmes dans des conflits armés récents, notamment en Afghanistan, au Proche-Orient, au Rwanda, au Sierra Leone. Le sujet est d’autant plus pertinent que ces conflits ont démontré que, en raison du rôle symbolique que les femmes occupent dans la construction et la survie de l’identité, elles deviennent de plus en plus des cibles des campagnes de guerre. Le conflit des Balkans du début des années 1990 a été un cas concret de cette triste évolution : le viol, la violence imposés aux femmes ont été systématiquement planifiés et exécutés par des guerriers voulant atteindre au plus profond l’âme de l’ennemi.
Or, les femmes sont aussi marginalisées après la guerre, quand vient le temps de reconstruire les pays défaits par la violence. D’où l’importance de leur donner la place qui leur revient, d’atténuer ainsi les malheurs qui les ont accablées pendant ces conflits si destructeurs.
Les auteurs reconnaissent les progrès sensibles accomplis par la communauté internationale dans la prise en compte du sort funeste vécu par les femmes. La résolution 1325 de l’ONU, adoptée en l’an 2000, leur est consacrée, de même que des mesures pour tenir davantage compte de leurs besoins dans ces moments de grands malheurs. Mais leur application fait encore défaut. Pire, contrairement à ce que l’on pourrait croire, la guerre et le retour à la normale amènent souvent un recul de la cause pour l’égalité. « […] le retour à la paix s’accompagne souvent du retour au statu quo ante bellum pour la majorité des femmes qui doivent se conformer aux rôles sociaux de mères, d’épouses et de sœurs. »
La solution ? Il faut que les femmes s’engagent davantage dans la société civile, notamment au sortir des crises, bref qu’elles soient encouragées à participer aux efforts de reconstruction de leur communauté.