Nelson Mandela : un nom mythique, un personnage qui, à la fin de sa longue vie, était encore courtisé par les plus grands du monde, tous souhaitant être photographiés avec lui, se vanter d’avoir partagé un moment d’intimité avec cet homme de paix.
Libéré de prison en 1990, il est devenu en 1994, à 75 ans, le premier président de l’Afrique du Sud post-apartheid. Mandela n’effectuera, ce fut son propre choix, qu’un seul mandat, tranchant en cela avec la pratique courante des dirigeants du continent africain.
Le titre du livre décrit bien le message politique de Nelson Mandela. Une fois vaincu l’apartheid, ce système de ségrégation favorisant la communauté blanche du pays, le combat pour faire de l’Afrique du Sud un État fonctionnel, basé sur des principes de bonne gouvernance, traitant tout le monde sur le même pied, donc démocratique, était loin, très loin d’être un pari gagné.
L’ouvrage, pas vraiment une autobiographie de Mandela, mais une hagiographie du personnage écrite par de proches collaborateurs, laissant large place à ses discours publics, souhaite confirmer que, n’eussent été les vertus personnelles du personnage, sa vision fondée sur une ferme volonté d’inclusion, y compris de la minorité blanche, l’Afrique du Sud aurait facilement pu sombrer dans une division permanente, vivoter de fraction en fraction vers une politique discriminante, pire, selon les mots de Mandela, « dans une guerre raciale et un bain de sang éprouvants ».
Mandela savait, dès sa libération de prison, qu’il fallait impérativement regarder vers le futur, et non être entravé par le passé. Selon lui, la raison devait dominer les tentations extrémistes et la stabilité devenir le socle du développement socioéconomique du pays.
Lire ce livre, c’est être frappé par l’ampleur des défis auxquels a dû s’attaquer Mandela en ses quelques années de pouvoir : mise en place d’une nouvelle Constitution ; modernisation de la police, de l’armée et de la fonction publique ; adhésion graduelle des chefs traditionnels aux principes de la démocratie et de la société de droit ; lutte contre la corruption, la pauvreté et l’exclusion de grands pans de la population.
Ce qu’il aura le mieux réussi, ce sera la réconciliation, cela en grande partie grâce à sa magnanimité et à son « humanité contagieuse » :« Mandela croyait que la réconciliation et l’union nationale étaient le côté pile d’une pièce dont la reconstruction et le développement seraient le côté face, un résultat auquel on pouvait arriver par « un processus de réciprocité » où chacun « prendrait part – et serait vu prendre part – à la mission de reconstruction et de transformation de notre pays ».
Mandela aura héroïquement contribué à refonder la politique de son pays sur des bases saines et constructives. Hélas, depuis, les dirigeants qui l’ont suivi, et notamment depuis 2009, le corrompu et récemment déchu Jacob Zuma, n’ont pas du tout été à la hauteur de ces nobles idéaux.
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