Une traversée en Basse-Côte-Nord, envahie d’attachement, d’empathie et de détermination, qui dit le large, l’absence des pères, la folie des mères qui « ont épousé / l’horizon », le retour à soi.
Pour devenir solide et s’enraciner, pour prendre possession de ce qui nous a construit, il faut se délester, partir et parfois, rentrer à la maison. Le premier livre de Kristina Gauthier-Landry trace cette route. Il s’ouvre sur « Je te cherche comme le fleuve », suite qui fait que le portrait de la vie et du village, à travers un regard d’enfant, est aussi beau qu’inquiétant : « [L]e long de la ligne jaune / l’ennui se resserre / les aulnes sont des œillères il n’existe / aucun autre chemin ». Cette route que je sens sinueuse, bordée de nostalgie, mais aussi d’agitation, la poète l’empruntera, impérativement. Je lis ces premiers poèmes avec au cœur une sensation d’éloignement, l’impression de m . . .
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