Celles et ceux qui s’intéressent à la chanson de tradition orale connaissent Ernest Gagnon pour son ouvrage pionnier, Chansons populaires du Canada, publié en 1865. Certains savent aussi que l’homme de musique habitait la ville de Québec, où il occupait le poste d’organiste attitré de l’église Saint-Jean-Baptiste.
Pour le reste, Gagnon demeure un personnage relativement méconnu. Il a pourtant contribué activement à la vie intellectuelle et patriotique canadienne-française de la deuxième moitié du XIXe siècle. Contemporain d’illustres figures telles qu’Octave Crémazie ou Henri-Raymond Casgrain, il a su intégrer les cercles d’influence de son époque et y insuffler une vision du monde en accord avec de fermes convictions idéologiques conservatrices et ultramontaines. Cet essai a pour but de fournir un éclairage inédit sur le destin d’un individu au parcours hors du commun, un parcours coïncidant avec ce moment de l’histoire où l’élite francophone . . .
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