Pour son premier roman intitulé Échecs amoureux et autres niaiseries, Matthieu Simard n’aurait pu trouver un meilleur titre ! Loin de se prendre au sérieux, le jeune romancier s’amuse à rire des malheurs de l’amour tout en transcendant les règles du genre. En effet, cette suite de petites histoires est un véritable méli-mélo lié par la grande thématique de l’amour.
Étrangement nommé Matthieu avec deux « t » – tout comme son créateur –, le personnage principal raconte les péripéties cocasses et farfelues qu’il a vécues. Ces histoires sont relatées sans ordre chronologique : certaines se terminent quelques pages plus loin sous un autre titre, d’autres encore sont divisées en plusieurs parties et présentées à l’envers. Cette liberté de style fait aussi se côtoyer réalisme et fantastique. Jolie disquaire et chien parlant, inconnue dans un métro et génie sorti d’une bouteille, tous ces personnages, vraisemblables ou non, se mêlent les uns aux autres comme si la vie avait toujours été ainsi. L’auteur ne se gêne pas non plus pour utiliser la ponctuation à son aise, rallongeant considérablement les phrases ou coupant quelques-unes au milieu. Une confusion qui donne à l’œuvre un charme fou.
Sentant que l’auteur s’amuse, le lecteur se laisse entraîner dans toutes les directions. Même l’invention de mots (« jolitude », « maladé ») ne paraît pas inappropriée au divertissement qu’offre Matthieu Simard. Original et rebelle : quoi de mieux pour charmer et attirer les lecteurs en manque de changement ! Échecs amoureux et autres niaiseries prouve qu’aucune limite ne devrait nous empêcher de créer, ou de nous amuser !