Après quantité d’ouvrages illustrés portant sur la Gaspésie, la Côte-Nord, et pratiquement tous les coins du Québec, le 63e titre de la collection « 100 ans noir sur blanc » est entièrement consacré à Drummondville, et ce n’est que justice.Le principe de Drummondville, l’industrieuse est le même que pour les titres précédents : près de 200 photographies prises entre 1860 et 1960 racontent la petite histoire de cette ville-carrefour. Lui-même Drummondvillois, Jean-Claude Cloutier résume deux siècles d’histoire, et son introduction rappelle d’emblée que « la communauté anglophone est dominante au moment de la fondation de la ville », en 1815. Drummondville, l’industrieuse se divise en cinq sections montrant des paysages, des commerces et le marché public, des industries comme la tannerie ou la fonderie, les grands chantiers et pour finir diverses scènes de la vie quotidienne drummondvilloise, avec une nette prépondérance des sports. Mais l’ouvrage se distingue par ses nombreuses photographies d’usines ayant pratiquement disparu du paysage québécois, comme cette fabrique d’allumettes ou encore cette manufacture de tissus de soie naturelle. Les légendes, d’un paragraphe chacune, sont indispensables pour bien saisir la pertinence des images choisies, car beaucoup de lieux décrits ont disparu : églises ravagées par les flammes, usines reconverties, ponts de bois, aréna couvert pour le hockey.Sur le plan sémiologique, certaines des photographies sont particulièrement éloquentes : ainsi, autour de l’édifice du Woolworth’s, au centre-ville, on pouvait voir en 1957 de nombreuses enseignes publicitaires, des panneaux de signalisation routière avec la numérotation ancienne des routes 9, 13 et 22. Et sur le toit du Woolworth’s, une publicité annonçait – déjà ! – la célèbre Librairie Ferland, sur la rue Lindsay, dans le quartier central de Drummondville. Dans les dernières pages, on revoit aussi des processions et défilés, qui se sont tenus jusque dans les années 1970.Les amateurs d’enseignes anciennes (de Coca-Cola, de Pepsi) seront particulièrement ravis par au moins trois photographies d’époque montrant des épiceries ou des casse-croûte. On reconnaît par ailleurs les façades de plusieurs stations-service (dont une de la défunte compagnie White Rose), du supermarché Dominion ou encore la vitrine du magasin général J. N. Turcotte, en 1890. Même les non-Drummondvillois pourront apprécier ce témoignage d’une ère révolue.
DRUMMONDVILLE, L’INDUSTRIEUSE
- GID,
- 2020,
- Québec
207 pages
34,95 $
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