Le texte original a été publié en 1991 chez Actes Sud, puis réédité en livre de poche chez Babel en 1997. En 2002, Albin Michel le donne à lire dans une édition de qualité avec une mise en page plus aérée, enrichie de dessins et d’images en couleur sur papier glacé. Hommage rendu à un grand auteur, applaudi déjà à la parution d’Œdipe sur la route en 1990 et plus encore à celle d’Antigone en 1997. C’est aussi la mise en valeur de la perfection d’un texte qui, dans une grande économie de mots, révèle ce que fut jadis l’initiation d’une jeune fille à la vie.
Par son grand-père Cambyse et son père Kronos, Diotime est membre d’une tribu issue des dieux-lions. Chaque année pendant deux jours et une nuit, les hommes de la tribu honorent les lions et les affrontent dans des combats toujours mortels pour l’un ou l’autre camp. Malgré la désapprobation de sa mère d’ascendance grecque, Diotime répond à l’appel du sang, entraînée par Cambyse, sous les regards éperdus de désir des hommes du clan ; elle sera la seule femme à participer à la fête.
Puis elle connaît l’appel de l’amour et dira oui au grec Arsès que sa famille accueille. Arsès ne connaît pas la fougue des chevaux, ni les lions sauvages ; il a appris à respecter les animaux, à ne pas les tuer. Mais pour recevoir Diotime, il devra d’abord obéir aux règles du clan, tuer un lion ou mourir. Comment concilier des inconciliables, l’appel du sang et celui de l’amour, deux cultures opposées, si différentes ? Un vieux sage les entraîne sur le territoire du vieux lion ; le temps de vivre est fini pour eux : le vieil homme et l’animal meurent enlacés devant Arsès et sa lance et Diotime dont l’esprit est libéré. Ils incinéreront les corps et enseveliront les cendres. Les deux peuples vivront unis !
C’est une histoire hors du temps, qui se joue à travers des individus, qui va plus loin qu’eux, qui se perpétue et nous rejoint aujourd’hui dans notre propre monde.