Jacques B. Gélinas est sociologue, essayiste et conférencier. Dans son Dictionnaire critique de la globalisation, il donne la définition et fait la critique d’une liste de mots et d’appellations en usage dans le système capitaliste globalisé. Ce système qui est la « réalité centrale de notre époque », selon ce qu’a déclaré l’ex-président Bill Clinton en 2000. Comme c’est souvent le cas lorsqu’il est question de convaincre, les partisans de la globalisation et de son idéologie – le néocapitalisme – ont tendance à créer un discours propre à légitimer leurs convictions et « à façonner notre façon de penser ». En effet, ainsi que l’a fait remarquer Jonathan Rowe, « la pensée emprunte naturellement le chemin tracé par les mots ». Mais Jacques B. Gélinas n’accepte d’emblée ni le caractère essentiel de la globalisation ni son vocabulaire. Son ouvrage comporte donc « non seulement des définitions descriptives, mais aussi des mises en perspective sociales, environnementales et même éthiques ». Ses prises de position démontrent un net penchant en faveur des valeurs d’équité, de solidarité, de partage des ressources. Il prévient qu’il ne présente qu’un côté de la médaille, puisque « son côté ostensible et reluisant on le voit partout : dans la publicité et le marketing qui envahissent l’espace public, dans les médias dominés par les oligopoles de l’information et dans le discours ambiant ». Parmi les termes traités par Jacques B. Gélinas, mentionnons qu’il précise ce qui distingue la globalisation de la mondialisation. Il décrit également l’origine de l’Organisation mondiale du commerce, de l’Accord de libre-échange Canada-États-Unis et de l’Accord de libre-échange nord-américain et il souligne ce qui les différencie du General Agreement on Tariffs and Trade, le traité commercial qui les a précédés, et qui datait de 1948.
En somme, ce Dictionnaire critique de la globalisation est un ouvrage extrêmement intéressant pour ceux et celles qui sont concernés par l’économie, en particulier par ses aspects sociaux et éthiques. Il s’adresse aussi bien au grand public qu’aux étudiants en sciences sociales « soucieux de comprendre ce système aussi destructeur que productif qui leur est légué ».