Devenir la « première dame » du pays le plus puissant du monde : chance inespérée ou prison dorée ?Elle n’est pas que l’épouse de l’ex-président : aux États-Unis, Michelle Obama demeure une personnalité charismatique appréciée et écoutée ; ses discours ont été publiés et une vingtaine de livres lui ont été consacrés. Cette autobiographie relate son enfance, ses études universitaires à Princeton, son travail d’avocate dans un cabinet prestigieux, sa prédilection pour sa Saab, mais aussi ses années sous les projecteurs, en campagne électorale (par la force des choses) puis à la Maison-Blanche. Les 120 premières pages évoquent la jeunesse de Michelle Robinson avant qu’elle rencontre son futur mari, dont elle aperçoit d’abord le portrait dans un répertoire d’employés : « Je n’avais pas été franchement emballée ».Rédigé avec l’aide d’une équipe de rédacteurs chevronnés supervisés par la journaliste Sara Corbett, Devenir est d’une lecture fluide et d’un style efficace qui s’apparente à l’image de Michelle Obama.L’ouvrage présente entre autres la vie surchargée d’une mère de deux jeunes enfants devant conjuguer une carrière exigeante et mille autres activités, en dépit des absences fréquentes d’un mari sollicité de toutes parts. Sans complaisance ni reproches, Michelle Obama évoque les déceptions et les sacrifices, la dépendance à la cigarette de son mari, les inconvénients qu’il y a à côtoyer une « rock star de la politique, le seul Noir au Sénat ». Et toujours pour les Afro-Américains, cette exigence de devoir être irréprochables sans jamais recevoir la reconnaissance en retour : « Il faut être deux fois meilleur pour aller deux fois moins loin ». Et un jour, ce sénateur éloquent a décidé de devenir le premier président noir… Les Obama auront vécu huit années – en famille – à la Maison-Blanche.Chaque détail et chaque micro-événement ont leur importance, car Michelle Obama marchait en terrain inconnu : « […] pour moi, ce n’était pas gagné d’avance », répète-t-elle. Même les années d’enfance passées dans une banlieue typique captent notre intérêt par des observations fines sur la vie quotidienne d’une famille afro-américaine durant les années 1960 : « Mes parents faisaient des barbecues, fumaient des cigarettes et jouaient aux cartes avec ma tante ». La traduction française contient quelques termes exclusivement européens : au lieu d’une voiture familiale, il sera question d’un « break à quatre portières » ; les enfants vont au CP et non à l’école primaire ; la jeune Michelle était « en CE2 ou en CM1 ». Mais ces détails ne devraient pas ternir notre appréciation de la vie si bien remplie d’une grande dame. Et ce n’est pas fini…
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