Les médias – ces satanés médias ! – mènent le monde, semble-t-il. On parlait même du Quatrième pouvoir il y a encore quelques années. Certains vont jusqu’à dire que les médias construisent littéralement la réalité, qu’ils créent le monde que l’on voit et auquel on croit, qu’ils sont, enfin, ceux qui tiennent le miroir dans lequel se voit une partie de l’humanité… Ce reflet ne serait qu’une version moderne, virtuelle – une matrice – des ombres de la caverne de Platon. Devant une telle conception du monde, une conception idéologique aussi complexe qu’énigmatique, le promeneur curieux qui s’interroge sur le monde, risque de chercher des débuts de réponses. Sans toutes les contenir, bien sûr, l’ouvrage de François Brune, De l’idéologie, aujourd’hui, Analyses, parfois désobligeantes, du « discours » médiatico-publicitaire, est une source de profondes réflexions sur le(s) rôle(s) des médias dans la société actuelle.
François Brune parle de foot, du Vatican, de politique, de communication, etc., en dressant un portrait des principaux mécanismes idéologiques contemporains. Comme le titre de l’ouvrage l’indique, l’auteur se concentre sur le présent, et ce, sans perdre de vue qu’un discours sur l’idéologie peut, de nos jours, paraître désuet, voire démodé… La question des idéologies serait, selon certains penseurs, réglée depuis « deux décennies ». C’est, toujours selon l’auteur, parce que « l’idéologie se donne l’apparence d’un simple constat, unique et irrécusable, de l’ordre des choses » et que, selon « les apôtres du néo-libéralisme […] ce n’est pas la pensée qui est unique, c’est la réalité ». Son essai apporte ainsi, dans sa qualité réflexive, peut-être plus de questions que de réponses. À lire si vous aimez l’envers du décor. Accessible et instructif !