J’ai ouvert le premier recueil de l’autrice comme un promeneur solitaire ouvrirait l’espace devant lui : à la recherche non pas de nouveautés bricolées, mais d’une continuité très humble dans le tracé d’une écriture.
Avançant dans la lecture des poèmes, j’ai eu le sentiment très étrange d’arriver au seuil d’une voix où quelqu’un m’attendait. Du moins, une présence.
Lire le premier livre d’une poète, c’est assister au big bang de sa création et de son être : on devine l’expansion que l’œuvre prendra. On entend l’amorce d’une parole devant le monde, une manière de bouger les mots. Ce mouvement, venant de réalités intimes parfois très anciennes, donne à voir le poème.
Peut-être faut-il, chaque fois qu’une nouvelle voix s’avance vers nous, réapprendre à lire ? Et quitter le langage rationnel et utilitaire pour aborder une autre rive ?
L’autrice amorce ainsi . . .
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