Fin connaisseur du monde culturel français et analyste vigilant de ses complaisances comme de ses fièvres, l'auteur distingue utilement crise et échec. Autant la crise peut s'avérer bénéfique, autant les interventions irréfléchies ou mal ciblées enlisent un pays dans l'inculture au lieu de l'en tirer. Exemples d'interventions amortissant les crises et conduisant à l'échec ? Elles portent, d'après Antoine de Baecque, les noms de deux fringants ministres associés à la culture : André Malraux et Jack Lang. Leurs règnes n'ont manqué ni de ressources ni d'inspiration, mais ni l'un ni l'autre n'ont su harmoniser l'ambition et le travail à la base. « 68 démontre in fine que culturellement, le 'grand projet' de Malraux n'était qu'un colosse d'argile, une politique de la grandeur sans véritable fondation. » De façon analogue, Lang dissocie discours et réalité. « Ce verbe lyrique nous paraît certes, avec le recul . . .
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