Les moyens typographiques dont dispose l’écriture pour rendre compte des riches nuances prosodiques de la voix humaine sont plutôt limités. Ainsi, au moment d’ouvrir les premières pages imprimées en caractères majuscules de ce recueil, on croit comprendre ce courroux doublé que propose le titre.
On présume que le texte cherchera à faire du bruit, qu’il tentera de brasser, de secouer le langage dans tous les sens. Cette colère liminaire, telle une crise épuisant rapidement son énergie initiale, aura cependant tôt fait de se moduler en quelque chose d’autre qui prendra alors la forme de ce qui pourrait être perçu comme une colère sourde résultant d’une incapacité, pour deux amants, à communiquer pleinement. C’est connu, la vie intérieure foisonne de subtilités difficilement transposables. Lorsque deux individus tentent de ne faire qu’un, les silences peuvent parfois en dire davantage que les paroles, la chair peut apprendre à parler : « ma disparition, je demande / que tu l . . .
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