La vocation d'intellectuel d'Alberto Manguel prend racine dans son enfance, une enfance peu commune qui étonne à la lecture des entretiens menés puis retranscrits par un ami complice, Claude Rouquet des éditions de l'Escampette. La première langue du jeune Alberto ne sera pas celle de ses parents. Né en Argentine en 1948, de parents immigrants, il passe sa petite enfance en Israël où son père est nommé ambassadeur par le président Perón. À l'ambassade, il est élevé par sa gouvernante, Ellin Slonitz, issue d'une famille juive allemande, qui parle anglais et allemand, les deux langues que les Manguel estiment nécessaires aux gens cultivés. Eux parlent espagnol et un peu français, de sorte que le jeune Alberto n'entrera en communication avec ses père et mère qu'après la chute de Perón en 1955, au retour de la famille en Argentine où il fréquentera l'école pour la première fois et fera l . . .
Pour lire la suite, veuillez vous abonner. Déjà abonné(e) ? Connexion