Saviez-vous qu’environ 7 500 milliards de dollars canadiens reposent dans des paradis fiscaux, que la moitié des 35 « petites enclaves de moins de 100 000 habitants » qui servent de paradis fiscaux sont des colonies britanniques et qu’il existe des preuves que ces sommes servent au financement de certains dictateurs ainsi que de divers groupes terroristes ? Si vous savez déjà tout cela et si les magouilles entre les divers paliers de gouvernement, les banques et les multinationales n’ont plus de secret pour vous, ou encore si vous trouvez ces relations parfaitement normales, la lecture de Contes et comptes du prof Lauzon II, publié chez Lanctôt, ne sera peut-être pas des plus captivantes. Autrement…
Léo-Paul Lauzon, directeur de la chaire d’études économiques de l’UQAM, est, à sa manière, un heureux mélange de Noam Chomsky et de Michael Moore : un universitaire discourant sur un sujet qu’il maîtrise, mais dans un langage « populaire » – voire populiste – et avec un objectif de vulgarisation pédagogique des plus clairs. Son style débridé, son humour (souvent étrange), son obsession pour deux ou trois thèmes principaux, auxquels s’ajoute sa crédibilité d’universitaire (n’est-il pas le « Prof Lauzon »?), etc., font de lui un penseur original et unique au Québec.
Cela dit, bien que la litanie des relations incestueuses entre le mouvement Desjardins, le groupe CGI et le PQ ou la « démonisation » de Paul Martin ou de l’empire Vidéotron puisse parfois lasser celui qui partage les opinions de Léo-Paul Lauzon, il n’y a aucun doute que cette deuxième collection d’articles publiés dans divers journaux et revues est des plus informatives et constitue une des principales sources d’informations alternatives diffusées au Québec.