Le désert. Son immensité. Ses paysages arides et magnifiques sans cesse modelés par les tempêtes de sable. Et ses hommes, fiers, indomptables, indomptés, qui en connaissent les moindres aspérités et s’éprennent « de ces robes de désert offertes l’une après l’autre dans leurs couleurs, leur âpreté, leur mystère ».
Ceux dont France Renaud retrace le destin dans ce premier recueil de récits sont des brigands, voleurs de chevaux et de trésors, assassins sans scrupule s’il le faut. Mais ce sont aussi des rêveurs, princes déchus et héritiers de tribus décimées dont les « ancêtres n’étaient pas des gardiens de moutons mangeurs de peu d’herbe. Des lions du désert ! Voilà ce qu’ils étaient ! » Et peu importe, en vérité, si l’existence de ce royaume se perd dans la nuit des temps. À la veillée, Makhtar, Karim, Driss-le-Jeune, Farouk, Raschid-le-Beau, Malek, Abdel, Abou-Daoud en réinventent la splendeur et la gloire, et se racontent les faits d’armes d’aujourd’hui.
Écrits dans une langue superbe, les Contes de sable et de pierres entraînent le lecteur dans un univers singulier et inconnu : celui des peuplades, des traditions, des croyances nord-africaines. Inspirés d’un long séjour au Maroc et en Algérie, ces histoires de brigands envoûtent : on aurait envie de plonger dans la magnifique illustration de la page couverture, œuvre de l’auteure, pour suivre la piste de ces hommes bleus qui connaissent les secrets du sable d’or du désert.