Comme les nuages est le premier roman de Louise Gaudette, après un recueil de nouvelles intitulé Contre toute attente, aussi publié à la Pleine Lune. Le livre est composé de quatre parties d’inégale longueur. La première, la plus importante, se déroule à Montréal. L’auteure y donne alternativement la parole aux deux personnages principaux, Élisabeth et Saul. Ainsi le coup de foudre, qui aboutira au désir de fonder une famille, est raconté successivement par chacun des protagonistes. Élisabeth a choisi de vivre sa vie en toute liberté jusqu’à l’âge de 38 ans. Fascinée par la grâce des mouvements du taï chi, elle est devenue professeure de cet art martial, mais elle a l’impression que sa vie ne sera complète que si elle a un enfant. Le couple est au comble de la joie quand Élisabeth apprend qu’elle est enceinte. Malheureusement, elle accouche d’un bébé mort-né. C’est une immense douleur pour la femme, qui se sent coupable de ne pas avoir réussi à mettre au monde la petite fille. La vie reprend quand même son cours. Saul, qui est un musicien klezmer, part en tournée en Europe et Élisabeth, qui a pris la direction de l’école de taï chi à la mort de son maître, se décide à aller faire une retraite littéraire à Cape Cod pour écrire un livre sur ce sujet.
Cette charmante péninsule sert de décor à la deuxième partie. Les tentatives d’écriture de l’héroïne tiennent peu de place, en dehors du fait que le titre de l’ouvrage qu’Élisabeth prévoit publier est précisément celui que Louise Gaudette a donné à son roman. « Mouvoir les mains comme les nuages » est l’une des figures du taï chi. Le lecteur fait connaissance avec deux nouveaux personnages : Théo, un Grec, historien de l’art, qui a vécu heureux dans le chalet qu’il loue à Élisabeth jusqu’à la mort de sa femme, et Clara, devenue assistante-libraire, après avoir dû renoncer à son métier de danseuse à cause d’un accident. La troisième partie est consacrée au voyage de Saul en Europe et surtout à la visite du camp d’Auschwitz, où ses grands-parents ont trouvé la mort.
La quatrième et dernière partie, intitulée « Le retour », est constituée, de façon très originale, d’un échange de lettres entre les différents personnages. Une année a passé. Élisabeth a lancé au vent les cendres de sa fille. Elle a appris, en côtoyant des gens chaleureux, que personne n’échappe à la douleur provoquée par la mort d’un être cher et qu’il faut se borner à mener une vie aussi authentique que possible. Ce premier roman, qui transporte le lecteur dans différents lieux et lui fait rencontrer des individus hors norme, est très réussi, Louise Gaudette ayant évité un ton larmoyant ou moralisateur.
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