Ce nouvel ouvrage de Gilles Archambault regroupe 24 nouvelles. Au fil de leur lecture, l’on peut entendre à nouveau, avec bonheur, la voix, sur le ton de la confidence et de la mélancolie, à laquelle l’auteur a habitué ses lectrices et lecteurs. Et les thèmes abordés sont les mêmes : le temps qui passe, de plus en plus vite, la mort, l’amour, l’amitié, l’écriture, les livres, la poésie, les trahisons, la méchanceté que l’on subit et que l’on inflige. Donc, un concentré d’humanité, comme toujours dans l’œuvre de Gilles Archambault. On devine ses personnages tout près de lui, certains plus que d’autres. Il arrive qu’ils soient même écrivains. Est aussi présent ce personnage assez casanier qui doit « passer pour un homme un peu ennuyeux » et qui vit plutôt dans le passé. Un homme triste et suffisamment sensible aux gens qui l’entourent pour en arriver à détecter, à l’occasion, dans les yeux et les gestes de certains enfants, « une tristesse qui ne les quittera pas tout au long de leur vie ».
La solitude et le dévouement qui va jusqu’à l’oubli de soi sont également abordés, notamment dans la nouvelle « Un homme sur un banc ». Il est parfois préférable de vivre seul plutôt que de se trouver sous le joug d’un bourreau, d’autant plus lorsque l’on vient tout juste de retrouver sa liberté…
Les relations de couple sont, bien sûr, un autre sujet qui revient souvent dans l’œuvre du « voyageur distrait ». Ici encore, notamment dans « Heureux nous vivrons », il en est question. Un écrivain un peu anxieux s’inquiète : « Ma femme a-t-elle connu un peu de bonheur avec moi ? » Dans une autre nouvelle (« Avenue du Mont-Royal »), un homme se fait dérober des billets de banque par sa compagne, au moment où elle le quitte sous prétexte qu’elle s’ennuie en sa compagnie. Des années plus tard, il se rappelle cette mésaventure lorsqu’une serveuse de café l’accompagne chez lui, à la fin de son service. Des relations souvent compliquées, donc…
Dans la nouvelle éponyme, à la toute fin du recueil, il est question, comme on s’en doute, de l’âge qui avance, de la mort inéluctable qui approche. Combien d’années encore avant qu’elle soit là ? « Mais, est-ce si important, dites ? » demande le narrateur. Qu’en est-il, en réalité ?
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