Le libéralisme est-il la condition du développement ou son ennemi le plus efficace ? L’économie a-t-elle le statut d’une force naturelle qu’on ne peut harnacher ou ne serait-elle qu’un élément parmi d’autres soumis à la direction qu’on lui donne ? La gauche libérale est-elle sans danger pour les uns parce qu’elle semble reposer sur les idées sociales de gauche et pour les autres parce qu’elle soutient la libéralisation des marchés ? L’altermondialisation corrigera-t-elle les abus de la mondialisation sauvage ou ne fait-elle qu’en masquer les apparence les plus dérangeantes ? Et le politique a-t-il un rôle à jouer dans la course aux investissements, est-il même crédible quand les équipes au pouvoir, qu’elles soient de droite ou de gauche, dépendent des mêmes puissances d’argent dont le seul objectif est le profit maximal ?
Autant de questions, autant de réponses, et combien plus que nous apporte Chroniques d’un autre monde de Jacques Généreux. C’est à un décapage en règle qu’il soumet tout le camouflage mis en œuvre par les artisans du piratage des ressources de la planète au bénéfice d’une minorité carnassière qui pratique une désinformation sophistiquée et toutes les falsifications pour continuer à s’enrichir.
Voici donc un économiste de gauche – oui, il existe et plus nombreux qu’on ne croit des économistes qui n’épousent pas les thèses de la droite – qui se permet de critiquer la gauche quand elle baisse la garde (par faiblesse, manque de vigilance, calcul électoral ?) -, un économiste qui parle d’économie « humaine », ce qui indique bien ses priorités. Cet économiste croit encore au rôle du politique, d’une politique citoyenne, pour renverser la vapeur et reprendre en main le contrôle d’une dérive dont on veut convaincre la population qu’elle est inéluctable.
Et je ne peux assez conseiller, à qui veut comprendre enfin les réalités qui se cachent sous le maquillage savant qu’en présente le marché et trouver une voie pour l’action correctrice qui s’impose, de lire Jacques Généreux.