Le deuxième titre de Nicolas Charrette, Chambres noires, suinte le mal-être d’un trentenaire. Sans apitoiement, le narrateur dissèque ses problèmes d’alcool. L’auteur de Jour de chance réussit à ne jamais étouffer son lecteur dans le marasme individuel évoqué. Au contraire, la justesse de l’écriture, sa sobriété un tantinet paranoïaque, si on me permet l’oxymore, font en sorte que surgit de ce délire éthylique une parole crue et lucide.
Le roman met en scène Victor, un photographe alcoolique, qui s’adresse à Nina, une amie éloignée, à travers un journal qui ne se rendra pas à l’interlocutrice. Dans ces entrées disparates, écrites au gré des urgences, des moments de lucidité et de courage, le narrateur pense sa situation, donne une forme à ses pulsions, à son amertume de rechuter dans l’alcool sans être en mesure d’arrêter, malgré une perspicace compréhension du . . .
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