Et le monde continue de tourner, sillonné par toutes sortes de personnages mus par leur bonne conscience et résolus à dénicher la solution écologique. Jean-Marie Pelt, président de l’Institut européen d’écologie, participe à cette tournée dans le monde. Ça doit quand même finir par polluer l’atmosphère, ces allers et retours entre l’Amazonie, le Mozambique, la Chine, etc. Combien de CO2 rejeté dans les airs par avion déjà ?
Le développement durable est le concept à la mode. Voilà que les meilleurs écologistes se commettent à énumérer, comme tant d’autres avant eux, des listes d’expériences vertes qui fonctionnent sur le globe. On ne parle pas ici d’exposer de nouvelles données sur la thématique, ce qui aurait au moins permis d’acquérir un minimum de connaissances – un moindre mal. Non, il s’agit ad nauseam de soulever ce qu’il convient d’appeler les coups médiatiquement corrects de cette nouvelle idéologie.
Les faits ressassés ne démontrent rien, si ce n’est l’aspect opportuniste de la démarche de l’auteur. Qu’on se le tienne pour dit, la rédactrice de ces lignes est parfaitement informée du concept de développement durable et des difficultés quant à son applicabilité. À l’époque de Mme Gro Harlem Brundtland, ce qui en faisait une approche révolutionnaire, c’est qu’elle avait étroitement enchaîné le durable au social. En 1987, la Commission mondiale sur l’environnement et le développement avait indiqué que les solutions écologiques ne pouvaient être mises en place et ne seraient durables sans aborder les plus criantes questions sociales de l’heure (par exemple la pauvreté).
Or, ce livre – qui n’est même pas écrit sur du papier recyclé – parle de déchets, d’énergie, de transports, d’alliances avec la nature, mais pas de social. Ce pourquoi il sent le réchauffé au charbon et, par moments, devient carrément absurde. Par ailleurs, le professeur émérite de biologie végétale et de pharmacologie compare l’actuelle situation de la planète au Permien de la fin de l’ère primaire (quelque part il y a 370 millions d’années). Sur ces bases très scientifiques, Jean-Marie Pelt prédit que cette fabuleuse période de l’histoire qui a vu la grande extinction des espèces vivantes marines et terrestres va se reproduire très très bientôt. À moins que nous adoptions un comportement de résilience. En tant qu’espèce, l’homo sapiens doit faire face aux défis du futur évoqués dans ce scénario catastrophe .
Au fait, combien d’arbres découpés pour commettre ces lignes ?