Voici donc les pages censurées (octobre 1931 à octobre 1932) du célèbre journal de la petite et sauvage Anaïs-Carmen, battue par son père, qu'on peut aussi voir comme une petite Marcelle, femme de banquier hantée par l'inceste. Henry Miller et June Mansfield, personnages dostoïevskiens, joueurs invétérés à la roulette de la vie, s'arrachent la peau. June, « la plus belle femme de la terre », semi-prostituée, irresponsable, pauvre, amorale, terrorisée par l'existence, guidée par la seule logique de la folie, figure l'un des sommets de cet improbable triangle. Au fait, le polygone ne possède-t-il pas bien davantage que trois côtés ? Déjà Anaïs, en bonne hystérique, aime et trompe tous les hommes avec d'autant plus de panache qu'elle a le don de l'humiliation et de l'adoration. Son idéalisation du génie littéraire de Henry Miller se confond avec l . . .
Pour lire la suite, veuillez vous abonner. Déjà abonné(e) ? Connexion