Déjanté. Voilà le mot qui sera employé pour parler de ce roman curieux, raffiné, ludique. Le terme est galvaudé et s’applique à tout ce qui déforme le moule depuis que le cinéma s’en est emparé pour parler des productions atypiques. Le roman de Bertrand Laverdure, Bureau universel des copyrights, est plus que cela. D’abord une réflexion sur les possibilités de l’écriture, sur les limites de la représentation, sur les vertus de la déconstruction des points de vue, il est surtout l’opposé d’une construction maladroite. L’écrivain, par le moyen d’allusions à la culture populaire, par l’usage de nombreux référents mythologiques et étrangers (dont le mandarin, qui sert à clore ce récit angoissant et loufoque) et de lieux sans liens apparents, travaille à brouiller, une à une, nos habitudes de lecture, qui sont aussi des habitudes de classification du réel.
Un narrateur perdu et centré sur ses agissements prend conscience de l’intensit . . .
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