Dans son premier recueil de poésie, Brasser le varech, Noémie Pomerleau-Cloutier tente de circonscrire le territoire d’un double déracinement.
D’abord, celui qui mène la narratrice d’une rive à l’autre, de la Matapédia à la Côte-Nord où elle échoue, adolescente. Et puis, celui plus tardif qui la sépare de son père, ingénieur forestier, mort sur la route nationale qui longe le littoral du Saint-Laurent de Tadoussac à Natashquan, « son bois / en pleine face / la 138 dans le crâne ». C’est dans le sillage paternel que s’organisent les poèmes, sur les buvards de l’herbier, pour arracher au silence un langage sylvestre qui était le sien, suivre, sur les pages effritées de son exemplaire de la Flore laurentienne, son « écriture de boisé ». Mais surtout, il s’agit pour la narratrice de fouiller le territoire « jusqu’au sang des souches », pour dire le vide laissé par la perte . . .
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