Vous connaissez le Vanuatu ? C’est dans cet archipel du Pacifique-Sud qu’Amélie Nothomb nous entraîne d’entrée de jeu, cet endroit paradisiaque où il y a de la nourriture partout. Situé à l’ouest de l’Australie et au nord de la Nouvelle-Calédonie, l’archipel des Nouvelles-Hébrides constitue ce que l’on appelle aujourd’hui la République du Vanuatu. C’est avec stupéfaction que l’on découvre avec elle les désagréments qu’ont à subir ceux qui ont le ventre plein, ces malheureux qui n’ont aucune quête à poursuivre et rien à désirer. « La faim, c’est vouloir. C’est un désir plus large que le désir. Ce n’est pas la volonté, qui est force. Ce n’est pas non plus une faiblesse, car la faim ne connaît pas la passivité. L’affamé est quelqu’un qui cherche. »
Affamé ? boulimique ? tout juste en appétit ? Vous vous reconnaîtrez assurément dans les pages du dernier Nothomb ! Entre les premières cuites à l’alcool de prune de son enfance et la « dislocation de l’adolescence », Amélie-le-tube, toujours en quête de quelque chose à engouffrer, nous convie à une rétrospective de sa jeunesse nomade. C’est avec bonheur que l’on revisite avec elle les nombreux pays de son enfance, ses amours, ses délices, ses « stupeur et tremblements » et, bien sûr, les lieux et thèmes de certains de ses romans.
Il ne faut pas trop dire de ce succulent petit livre que l’on dévore comme tous les autres romans de la prolifique auteure. J’ajouterai simplement que l’on retrouve dans Biographie de la faim toute la fantaisie créatrice d’Amélie Nothomb, son exubérante culture et son fabuleux esprit de synthèse. En publiant de si petites plaquettes, Nothomb sait laisser son lecteur sur sa faim pour qu’il la désire encore !