Si ce n'était de mettre à mal sa grande humilité, on aimerait voir Ryszard Kapuscinski figurer dans un éventuel panthéon du journalisme. Cette fausse gloire posthume - il est mort en 2007 à l'âge de 75 ans - lui siérait d'autant moins que, vivant, il avait pour règle de n'accepter « ni titres, ni postes, ni fonctions ». Rien cependant ne nous interdit de profiter de son héritage. Les extraits d'entretiens, de discours et d'allocutions qui composent Autoportrait d'un reporter forment une sorte de testament où Kapuscinski évoque son parcours, rappelle les grands principes qui ont réglé sa conduite professionnelle et jette un regard critique sur le journalisme actuel.
On s'en doute, ce n'est pas avec ses dépêches comme correspondant d'une obscure agence de presse polonaise que Kapuscinski s'est fait un nom dans le monde des lettres. C'est plutôt à des livres comme Le négus (sur la chute . . .
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