Par la fenêtre d’un café, un homme observe le frère perdu de vue depuis longtemps, qui a abusé de lui dans son enfance. Un autre devient le témoin terrorisé de la violence de jeunes voleurs dans un dépanneur. Une jeune femme dont le conjoint est parti sans donner de nouvelles se demande ce qu’elle pourra bien mettre dans l’assiette de son petit garçon pour le repas du soir. Une autre retrouve par hasard après de nombreuses années un homme qu’elle a aimé autrefois. Un vieil homme observe les enfants du voisinage dont les jeux tournent au drame.
À l’instar de son précédent recueil de nouvelles, Au café ou ailleurs, la dernière publication de Donald Alarie raconte les petites et grandes tragédies de gens ordinaires. Ceux que l’on croise tous les jours. Ceux avec qui l’on vit. Celui ou celle que l’on voit dans la glace tous les matins. En une vingtaine de courts textes, dont certains font à peine une couple de pages, Au jour le jour révèle ce qui se cache derrière ce visage que l’on montre aux autres dans les villes anonymes. « Tous les distraits pressés ne connaîtront jamais le secret de cet homme. Je suis persuadé que certains croient qu’il est muet. Je sais, moi, que ce n’est pas le cas. Je sais qu’il s’exprime plutôt bien, même s’il a relativement peu parlé lors de nos deux rencontres. Les gens qui me regardent passer émettent peut-être à mon sujet des réflexions semblables »
Une langue simple et belle pour dire parfois l’indicible. Des textes sans chutes spectaculaires qui étonneraient le lecteur mais le laissent plutôt sur une petite note douce-amère et lui donneront envie de les relire avec la même lenteur.