Astrid a plus de quatre-vingts ans alors que son amie Veronika est dans la jeune trentaine. Tout sépare les deux femmes. Leur improbable rencontre ne peut avoir lieu que parce qu’elles se sont réfugiées, l’une après l’autre, dans le même village, au nord de la Suède. Astrid et Veronika est le premier roman de la Néo-Zélandaise Linda Olsson, née à Stockholm en 1948.
Bien que leurs trajectoires de vie soient très différentes, Astrid la recluse et Veronika la grande voyageuse ont toutes deux subi de profondes blessures à l’âme et peinent à s’en remettre. Astrid entretient une haine tenace envers les hommes de sa vie. Elle a fait des tapis de leurs habits afin de garder vivante sa rancune et de la fouler aux pieds tous les jours : « Quand mon père est mort, j’ai découpé tous ses vêtements et je me suis mise à tisser. Quand mon mari a été placé en maison de retraite, je suis passée aux siens ».
Veronika, quant à elle, a connu une fin brutale à sa grande histoire d’amour avec James : « Je rêve encore de la mer, mon ennemie. Je rêve de mon ennemie, pas de mon amour ». Les deux femmes se racontent ainsi tour à tour, un chapitre l’une, un chapitre l’autre, alors qu’une troisième voix, celle du narrateur, décrit leur quotidien dans une rude Suède qui ressemble tant au Québec. « [Veronika] sentit l’odeur de la pâte en train de cuire avant qu’Astrid lui ouvre la porte. Dans la cuisine, la vieille femme s’affaira autour du poêle à bois… »
Au gré des saisons se succèdent les confidences et s’enchaînent les simples activités de la campagne : partager un repas, jouer dans la neige, écouter de la musique, cueillir des fraises, se baigner dans la rivière. Leur étonnante amitié se développe tout doucement et leur permet, non pas d’oublier leur passé, mais d’en adoucir l’amertume. Une jolie fable, avec deux personnages attachants, publiée dans 24 pays et vendue en Suède à plus de 500 000 exemplaires.