Quand un auteur réfère ainsi à ses années de ferveur, le lecteur doit-il en conclure que les autres années du signataire ont baigné dans la torpeur ? On n’oserait l’affirmer d’Éric Bédard, même si son épilogue respire le désenchantement. Chez lui, en effet, deux sentiments s’affrontent au lendemain du second référendum : l’attachement viscéral à l’indépendance du Québec et le déprimant constat que les tenants de l’indépendance québécoise sont voués à un statut minoritaire. Ce n’est pas la fatigue culturelle d’Hubert Aquin, mais cela s’y apparente. À tort ou à raison, je lis ce livre comme s’il datait vraiment du soir de la déception.
L’ambivalence de Bédard n’a rien de stérile. Au contraire. Depuis les années fébriles dont il témoigne aujourd’hui, il a multiplié, seul ou en tandem, les contributions éclairantes à la connaissance du pass . . .
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