Les éditions Nota bene publient le premier des « Cahiers Victor-Lévy Beaulieu ». Cette publication de type universitaire est issue de la Société d’études beaulieusiennes, créée à l’initiative de Jacques Pelletier à l’automne 2009. La pratique très européenne des cahiers d’auteurs et associations d’amis n’est pas courante au Québec. Elle s’imposait pourtant de manière cruciale dans le cas présent, Victor-Lévy Beaulieu étant depuis longtemps le plus grand écrivain québécois, tous genres confondus. Il faut espérer que l’équipe éditoriale, autour de Michel Nareau et Sophie Dubois qui agissent à titre de directeurs, saura maintenir un rythme de publication soutenu, susciter un intérêt diversifié pour l’œuvre de l’écrivain et permettre un renouvellement des approches critiques. Les Cahiers faciliteront assurément l’accès des lecteurs à une œuvre devenue gigantesque avec les années, parfois labyrinthique, dont les tentacules vont dans de multiples directions, en même temps qu’elles ramènent toutes, au moyen de divers détours, à la figure du romancier, puisque dès le début de sa carrière d’écrivain, Beaulieu a fait le pari de l’écriture comme définition de soi, comme recherche et acceptation de soi à travers les mots, les siens et ceux des autres. Comme il le dit dans Antiterre : « J’ai écrit sur le monde à l’entour de moi, ce pays qui n’a pas su en devenir un. Je l’ai fait d’abord pour moi, parce que je voulais comprendre la particule élémentaire que je suis et ce qu’elle pouvait bien avoir à faire, si éphémère, en cette singularité monstrueuse de l’Univers. »
Si la livraison de ce premier Cahier est un peu mince, elle regroupe néanmoins des textes tous intéressants et que l’espace qui m’est imparti ne me permet pas de résumer. Tous les articles portent sur des ouvrages des années 2000. Ils sont signés par Stéphane Inkel, Tanya Déry-Obin et Sophie Dubois sur La grande tribu (2008) ; Guillaume Bellon sur Se déprendre de soi-même, Dans les environs de Michel Foucault (2008) ; Michel Nareau et Jacques Pelletier sur Je m’ennuie de Michèle Viroly (2005) et aBsalon-mOn-gArçon (2006) (dans le cas de Pelletier).
Outre la publication (en principe annuelle) des Cahiers, la Société d’études beaulieusiennes organise des activités (conférences, colloques, etc.) qui sont annoncées dans son site. Tout lecteur admiratif peut en devenir membre : http://societeetudesbeaulisiennes.ning.com/.