Jacques-Louis Colombani est avocat et docteur en droit. Il est diplômé de l’Institut de criminologie et de droit pénal de Paris et a été enseignant à l’Université Paris XI pendant dix ans. De plus, il est spécialiste de la lutte contre la piraterie et la contrefaçon des œuvres de l’esprit.
Dans Cyberespace et terrorisme, il se prononce en faveur d’une réponse coordonnée entre les États afin de contrer la menace terroriste liée à Internet puisque « [l]es terroristes et autres criminels sont à la tête de réseaux internationaux et sont susceptibles de frapper partout ». C’est, dit-il, la meilleure façon de s’opposer aux fanatiques qui cherchent à semer le trouble, à exercer divers chantages et à provoquer le chaos, en se servant du Web.
Les djihadistes et autres terroristes utilisent le cyberespace à diverses fins. Pour eux, c’est un lieu de recrutement et de diffusion de propagande contre la démocratie, de même qu’un outil propre à susciter la peur et l’insécurité quant aux installations stratégiques – les centrales nucléaires, par exemple. Ils s’efforcent de provoquer diverses formes de dépendance afin de s’en servir pour contrôler des individus et de « soumettre les esprits les plus faibles ». Le cyberterrorisme vise également à détruire ou à corrompre les systèmes informatiques dans le but de déstabiliser les États.
Les États doivent intervenir, certes, pour s’opposer à cette menace, mais ils ne doivent pas verser dans la dérive totalitaire en suspendant ou en réduisant sensiblement les droits des citoyens. Ce serait une défaite, puisque c’est justement ce genre de société autoritaire que rêvent d’instaurer nombre de terroristes. Le remède ne doit pas être équivalent au mal que l’on veut combattre.
Cet essai s’adresse plus aux spécialistes de la question qu’au grand public. De même qu’il traite plutôt du contexte français, faisant fréquemment référence à son système judiciaire et politique.
Un extrait est, cependant, particulièrement susceptible de susciter la controverse au Québec et au Canada : « Le discours subversif a opéré lorsqu’il arrive que la femme revêtue d’un voile intégral nargue, au nom de sa ‘liberté d’expression’, les autorités administratives d’un État tolérant ».