Robert Dickson est un dur de dur. Après vingt-neuf ans de service militaire, il est aujourd’hui mercenaire. Lui-même insaisissable, il prend la vie des autres sans état d’âme, mais pour un motif : l’argent. Or voilà qu’un jour, il tue sur un simple coup de tête, « sans raison véritable ». Lire : sans raison pécuniaire. Car la victime, un jeune gosse de riche arrogant, avec son vélo de trois mille cinq cents dollars, a réveillé chez Robert Dickson des émotions que celui-ci croyait enfouies depuis longtemps.
L’enquête sera menée par Paul Benedict, de la Gendarmerie royale du Canada, accompagné de la journaliste Gwen Kelly, qui est par ailleurs harcelée jour et nuit par un groupe dont on n’arrive à découvrir ni l’identité ni les motifs.
L’histoire de ce « premier roman véritablement policier » de Gervais Pomerleau, sans être palpitante, se laisse lire. Surtout dans la première moitié, où la dure figure de Robert Dickson semble vouloir nous mener quelque part. Mais assez rapidement, on tombe dans un anticlimax qui traîne et déçoit, et ce ne sont pas les trois autres principaux personnages – le lieutenant Paul Benedict, sa femme Gail et la journaliste Gwen Kelly – qui apporteront la profondeur ni l’originalité nécessaires pour maintenir l’intérêt. D’autant plus que l’auteur fait montre d’un style étonnamment maladroit par endroits, caractérisé notamment par la redondance, par des dialogues souvent oiseux et même par l’ignorance du sens de certains mots.
Malgré tout, les amateurs de polar curieux de lire une histoire qui a pour cadre l’Île-du-Prince-Édouard, ou qui recherchent simplement des héros gentils et sympathiques, trouveront sans doute leur compte dans le roman de Gervais Pomerleau.