En tant que pratique d’un savoir plus ou moins hermétique, l’ésotérisme attise la curiosité de l’être humain depuis . toujours. Il ne tient qu’à chacun d’en apprendre les arcanes permettant de découvrir le sens caché. Quelques initiations et autant de travail sur soi et en soi feront le sceau du secret.
L’ésotérisme est donc moins mystérieux qu’il n’y paraît. Abordons-le comme une construction et une tentative d’explication dont chaque civilisation et chaque humain se sont dotés pour se protéger des aléas de l’existence. D’une certaine manière, l’absurdité est dans la vie et se patenter une petite explication où s’entremêlent des entités magiques et si possible transparentes, force rituels occultes et explications plus ou moins nébuleuses qu’on finit par croire, voilà de quoi ériger un barrage contre les peurs irrationnelles et les interrogations fondamentales et déstabilisantes sur le sens de la vie et par là même se doter de trucs visant la pénétration des domaines de l’entendement. Ce fut un bon coup de marketing que les premiers ésotériques, en l’occurrence des astrologues, inventèrent : l’harmonie universelle.
En quelques grandes et franchement lapidaires enjambées historiques, Gérald Messadié dresse un tableau des différents ésotérismes que le monde a connus (et connaît encore) depuis l’aube de l’humanité. On ne peut évidemment pas parler de survol, le pari serait absurde. L’auteur a l’air de penser sincèrement que quelques extraits des grands textes en regard de chapitres excessivement courts et creux, vont éveiller l’intérêt des lecteurs et aiguiser leur curiosité. Messadié circonscrit son propos à cinq savoirs classiques mais admet que toute personne est un ésotériste qui s’ignore – et les poètes comme découvreurs de l’au-delà tiennent une place intéressante dans ces pages – tant le monde est un total enchevêtrement incompréhensible et difficilement décryptable d’éléments épars.
L’ésotérisme n’est qu’un de ces mots incertains qui tracent des tentatives de compréhension du monde et d’interprétation des signes permettant à l’être humain, plongé bien malgré lui dans le marasme existentiel, de s’offrir quelques vérités comme autant de gouvernails et de dogmes, ou d’évitements des questionnements trop profonds. L’objectif est de donner un sens à l’inconcevable et à l’absurdité de la vie quotidienne et ainsi de mieux supporter les dommages collatéraux.
Car franchement, qui sait pourquoi on naît et pourquoi on vit ?