Les perspectives qu'ouvre cet excellent roman nous sont peu familières. Tout, dans notre médiocre familiarisation avec le Régime français, nous fait considérer l'Anglais comme l'envahisseur et ses alliés autochtones comme de fourbes et sanguinaires prédateurs. On devrait pourtant supposer la réciproque et imaginer que des massacres furent également perpétrés par nos ancêtres francophones. Rares sont les affrontements où tous les excès sont commis par une seule partie. L'audace de Mylène Gilbert-Dumas, ce sera de nous faire vivre la peur telle que pouvaient la ressentir elles aussi les populations de la Nouvelle-Angleterre. Leur peur à elles, c'était que se produise un déferlement de soldats français et d'Indiens attachés à leur cause et que ces « méchants » scalpent à satiété et repartent en traînant à leur suite un troupeau de captifs. Peur d'ailleurs justifiée, car le pire survient et c'est un bien pitoyable rassemblement de femmes et . . .
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