Si le site de Troie a été occupé par une succession de villes désireuses de profiter, chacune en son temps, du même lieu stratégique, Saint-Pétersbourg peut aussi se targuer d’avoir porté plus d’un nom et connu plusieurs destins.
La ville doit cependant si peu d’avantages à son emplacement que son fondateur, Pierre le Grand, a été souvent accusé de l’avoir créée dans un accès de mégalomanie et à l’encontre de tout bon sens. Que Saint-Pétersbourg ait quand même rivalisé avec Moscou et se soit longtemps comportée en métropole culturelle de la Russie n’est que plus étonnant. Deux ouvrages récents de Solomon Volkov, dont le plus substantiel porte le titre ambitieux de Saint-Pétersbourg, Trois siècles de culture1, rendent hommage tantôt au milieu lui-même tantôt à l’un de ses plus illustres poètes, Conversations avec Joseph Brodsky2. Dans les deux cas, le mythe est menacé et même combattu, mais nul ne parvient à le nier. Un autre ouvrage, qui relève d’un tout autre genre littéraire, porte un titre qui, à lui seul, affirme une distance entre le Saint-Pétersbourg d’Alexandre Pouchkine ou de Dmitri Chostakovitch et celui d’aujourd’hui, Les enfants de Saint-Pétersbourg3, de Sergueï Bolmat. Cette fois, le mythe a du plomb dans l’aile.
Du chantier au mythe
L’aventure de Saint-Pétersbourg commence par une décision de Pierre le Grand au tout début du XVIIIe siècle. L’homme tient autant du cosaque fougueux que du visionnaire. Il rêve d’une Russie disputant à Paris, à Berlin, à Rome la couronne de capitale culturelle de l’Europe. Moscou lui déplaît, tandis que l’estuaire de la Néva l’inspire, d’autant plus qu’il cherche comme les différents tsars à doter la Russie d’accès à la mer.
À peine envisagée, l’hypothèse est traduite en chantiers. Le tsar ne tolère ni remise en question, ni lenteurs. On aura beau l’avertir des inondations dont la Néva est friande, rien n’y fait. On lui dira aussi, vainement encore, qu’on n’installe pas le cœur d’un pays au bout d’un doigt. Tout comme le tsar se moque des milliers de morts que coûte la construction. Contrairement à ce qu’on lui impute comme motif, c’est cependant à saint Pierre, l’apôtre qui a élargi un culte palestinien en religion offerte à l’humanité entière, que songe le tsar en baptisant la ville : Saint-Pétersbourg symbolise à ses yeux le rôle amplifié de la Russie.
Il y a pourtant loin d’un chantier à un mythe et Pierre le Grand disparaîtra avant que Saint-Pétersbourg ait précisé sa vocation. Selon Solomon Volkov, le mythe naîtra de la rencontre entre les ambitions tsaristes de Pierre le Grand et de Catherine II et les contributions artistiques de Pouchkine, de Jean-Baptiste Leblond, d’Étienne Falconet et de combien d’autres. Résultat éblouissant. Quand naît une ville là où n’existait rien, l’architecture a les coudées franches et l’on peut imposer aux édifices la mesure de 22 mètres qui définit la largeur de la chaussée. La grande place s’enrichira d’une énorme statue équestre signée Falconet et dont le socle associera deux noms : « À Pierre le Grand / Catherine la Grande ». Pouchkine fera le reste : son poème intitulé « Le cavalier d’airain » se construit à partir de cette statue et devient le poème le plus connu de la littérature russe. Saint-Pétersbourg, grâce à la culture, entre de plain-pied dans l’imaginaire de la Russie et de l’Occident. Quand Pouchkine est tué à moins de quarante ans lors d’un duel, la légende se gonfle encore.
La méthode Volkov
On a dit de Solomon Volkov qu’il possède comme personne l’art du dialogue. Peut-être l’a-t-on quand même sous-estimé. Non seulement, en effet, excelle-t-il à faire parler les vivants, mais il parvient en plus à ressusciter les grands disparus du siècle dernier en donnant la parole aux plus âgés de ses contemporains. L’octogénaire se rappelle que son père lui disait… Il remonte ainsi étonnamment loin dans le temps. Des trois cents ans qu’il raconte, presque la moitié lui devient accessible sur le mode de la confidence. En plus, Solomon Volkov, lui-même poète, musicien, biographe, s’octroie la latitude de dialoguer avec la culture de Saint-Pétersbourg et d’en sonder les assises. Il distribue les auréoles, arbitre entre les mérites, caractérise librement Saint-Pétersbourg. Igor Stravinsky, Dmitri Chostakovitch, George Balanchine, Anna Akhmatova, Vladimir Nabokov et Joseph Brodsky émergent du lot, mais parfois d’une courte tête seulement. La méthode comporte des risques, car les innombrables anecdotes que charrie ainsi la tradition orale manquent parfois de repères, mais le récit s’en trouve littéralement illuminé et l’impondérable devient tangible.
On apprend ainsi que Nicolaï Gogol et Fedor Dostoïevski ne sont pas aussi entichés de Saint-Pétersbourg que le grand Pouchkine. Ils n’ont pas grandi dans la ville et ils en perçoivent surtout les insuffisances. Plus que la perspective Nevski, ils fréquentent les faubourgs. Du coup, Volkov les apparente à Dickens et à Balzac. Le manteau de Gogol ou Crime et châtiment de Dostoïevski feront ressortir, plus que la beauté de Saint-Pétersbourg, les torts de la ville et de la bureaucratie. Même « Le cavalier d’airain » de Pouchkine constituait d’ailleurs une réflexion inquiète sur le pouvoir plus qu’une simple réussite esthétique.
Solomon Volkov se révélera disert en matière de poésie, de musique et de danse, un peu moins volubile à propos de la peinture et du théâtre. Difficile de savoir s’il faut imputer ce moindre intérêt au sort que ces arts ont connu à Saint-Pétersbourg ou au fait que l’auteur obéit à ses penchants personnels.
Les prudences nécessaires
La verve de Solomon Volkov et son art de raconter l’histoire par le truchement de portraits intuitifs et de confidences éclairantes rendent étonnamment fluides les 700 pages de l’ouvrage. Ces qualités appellent cependant des mises en garde. Saint-Pétersbourg, en effet, fut un fiasco politique. Mal située, création artificielle de la monarchie russe, la ville connut au fil des ans les inondations annoncées, les déferlements guerriers, des cataclysmes en forme de malédiction. Pas plus que Brasília, pas plus que Bonn, ce centre imaginé par la hiérarchie ne put vivre sans elle.
Le mythe de Saint-Pétersbourg, réel et admirable, est donc d’ordre presque strictement culturel, ce que concède d’ailleurs le sous-titre que l’auteur donne à son ouvrage. Il n’est d’ailleurs pas observable pendant trois siècles. À une extrémité, il faut attendre Pouchkine, Gogol et Dostoïevski pour qu’il prenne son envol ; à l’autre, on constate que les décisions de Lénine et de Staline allèrent constamment à l’encontre des politiques tsaristes. Non seulement la ville perdit son nom et son mandat, mais la liberté culturelle de Saint-Pétersbourg fut étouffée par le Kremlin aussi durement que possible. Paradoxalement et cruellement, ce fut souvent par ses célèbres exilés que le nom de Saint-Pétersbourg survécut dans les mémoires. Qu’on songe au monde de la danse et au renom de ses transfuges : Balanchine, Serge de Diaghilev, Vaslav Nijinski…
Le culte affiché – légitimement – par Volkov ne doit pas non plus occulter le fait que Saint-Pétersbourg ne résume pas l’ensemble des mérites russes. À force de vanter Pouchkine ou George Balanchine, on risque d’oublier Léon Tolstoï, Anton Tchekhov ou les Bolchoï. N’allons cependant pas lancer le pendule à l’autre extrême : Saint-Pétersbourg fut sans conteste un incroyable incubateur culturel. Le mythe, aujourd’hui encore, est si vivant qu’en voyant la ville effacer la référence à Lénine et renouer avec son nom originel, on se surprend à espérer une renaissance.
Place à la poésie
Dès l’instant où il se hasarde en zone littéraire russe, le lecteur occidental est frappé par la constante et énorme importance de la poésie. Le chauffeur de taxi cite les classiques, le poète bénéficie d’un culte, la collectivité entière traite la poésie comme un patrimoine de consommation quotidienne. Contrairement à d’autres cultures qui abominent la mémorisation, la Russie s’enorgueillit de ce que l’ensemble social possède et utilise d’instinct un corpus énorme de citations stockées dès le bas âge. L’insistance de la poésie à pratiquer une prosodie rarement complaisante à l’égard du vers libre contribue d’ailleurs à donner prise à la mémoire. Pendant les décennies d’étouffement culturel imputables à un totalitarisme intolérant, les textes de poètes majeurs comme Anna Akhmatova ont ainsi circulé malgré les interdits de publication : les proches les mémorisaient et les transmettaient oralement de cercle en cercle. Pas étonnant que le procès du poète et Prix Nobel de littérature Joseph Brodsky ait bouleversé la Russie en 1964 et que Moscou ait réglé (?) le problème en l’expulsant. Pas étonnant non plus que Solomon Volkov, toujours à l’affût du dialogue, ait relancé Brodsky dans son exil américain et ait obtenu de lui des « conversations » étalées sur une solide quinzaine d’années.
Le résultat fascine. Surtout si on entreprend la lecture de ces conversations après avoir admiré la fresque que le même Volkov a consacrée à Saint-Pétersbourg. Joseph Brodsky, en effet, sait tout de ce mythe. Tout jeune, il en a apprécié la richesse. Jamais, même quand a frappé la condamnation ridicule et arbitraire, il n’a accepté de devenir un thuriféraire du régime ni même de se taire. Face à la juge qui l’interroge alors même que la condamnation à l’internement est déjà signée, Brodsky explique sans ostentation ni cabotinage qu’il ne sait pas trop qui lui a donné mandat d’écrire : « Peut-être est-ce Dieu ».
En quoi consiste à ses yeux le mythe de Saint-Pétersbourg ? « […] je vous dirai, répond-il, que le paysage de Saint-Pétersbourg est si fortement marqué par le classicisme qu’il est en adéquation avec l’état psychologique des gens et avec leurs réactions ; en tout cas, un auteur peut avoir l’impression que ses réactions sont adéquates. Il s’agit d’un rythme qu’on peut tout à fait ressentir, c’est même peut-être le biorythme naturel ; alors que tout ce qui se passe ici se situe en quelque sorte dans une autre dimension. » Osmose entre l’âme et la ville. Transplanté de force aux États-Unis, Joseph Brodsky se déclare ravi de pénétrer une autre langue, ose rédiger des essais en anglais, mais déclare qu’on ne peut écrire de la poésie dans deux langues différentes.
Les conversations entre Joseph Brodsky et Solomon Volkov appartiennent à un étrange genre littéraire. Le génial Brodsky corrobore ou contredit Volkov sans jamais se montrer incivil. Mieux encore, il laisse fréquemment coexister dans la conversation des vues différentes ou même contradictoires. Volkov s’exprime sans servilité, mais s’abstient avec un sens aigu de la mesure d’insister plus qu’il n’est séant. Et ces deux poètes passent en revue des pans complets de poésie russe, la production musicale, les différences fondamentales entre les diverses époques russes. « Parasitisme social », disait l’acte d’accusation lors du procès de Joseph Brodsky ; fantastiques ressources culturelles, serions-nous tentés de répondre.
Mais aujourd’hui ?
Ces deux ouvrages de Solomon Volkov rendaient inévitable une interrogation sur le présent et l’avenir de Saint-Pétersbourg. Sergueï Bolmat télescope la question et la réponse. Du moins est-ce l’interprétation que l’on peut donner de son roman.
Sergueï Bolmat, bien sûr, ne se comporte ni en historien ni en essayiste. Il crée des personnages incontrôlables, rigole avec eux, accepte ou suscite leurs pires excès avec le sourire. À la manière d’un Nabokov, il laisse à son lecteur la responsabilité des analyses. En l’occurrence, on peut penser que les jeunes personnages qui circulent dans le Saint-Pétersbourg moderne sont affranchis de tout lien avec la culture classique dont parlait Brodsky. Le romancier insiste même sur cette rupture.
« – Et les poèmes ? lui demanda l’homme qui ne voulait visiblement pas la lâcher. Parlons de poésie.
– J’aime moins, dit Marina, en se souvenant des compositions de Tioma.
– Quel est votre poète préféré ?
– Joseph Brodsky, dit Marina, gênée par la banalité de sa réponse.
– Joseph Brodsky, répéta le conducteur comme s’il entendait ce nom pour la première fois. »
Dès le début, le dénommé Tioma avait présenté des poèmes d’une parfaite platitude, laissant entendre que la poésie russe ne survivait plus que dans de ridicules avatars. Le roman offre ainsi, sur le mode délirant et désinvolte, la description d’un Saint-Pétersbourg inapte à gérer son héritage culturel. Mieux vaut, pour y survivre, se faire tueur à gages ou épouser le premier venu. La charge de Sergueï Bolmat est d’autant plus efficace qu’elle utilise une écriture tranchante, des épithètes inattendus, des virages farfelus. Une certaine nostalgie s’insinue cependant, qui ne gâte pas le plaisir de la lecture, mais qui conduit à conclure que les enfants de Saint-Pétersbourg n’appartiennent pas à la même société que Pouchkine ou Tchaïkovski. Le mythe est en veilleuse.
1. Solomon Volkov, Saint-Pétersbourg, Trois siècles de culture, trad. du russe par Marianne Gourg, Odile Melnik-Ardin, Véronique Patte et Irène Sokologorsky, Du Rocher, Monaco, 2003, 710 p. ; 34,95 $.
2. Solomon Volkov, Conversations avec Joseph Brodsky, trad. du russe par Odile Melnik-Ardin, Du Rocher, Monaco, 2003, 463 p. ; 36,95 $.
3. Sergueï Bolmat, Les enfants de Saint-Pétersbourg, trad. du russe par Galia Ackerman et Pierre Lorrain, Robert Laffont, Paris, 2003, 303 p. ; 34,95 $.
Vous pouvez également consulter :
Dossier, Saint-Péterbourg, Magazine littéraire no 420, mai 2003.
Articles, Vladimir Nabokov : l’hypothèse d’un secret. Vladimir Nabokov : Entomologiste du conte de fée, Nuit blanche no 83, juin 2001.
Dossier, La littérature soviétique, Nuit blanche no 35, mai 1989.
EXTRAITS
« Mais, dans cette relation, la musique était en tête. Après la littérature, la musique du dix-neuvième siècle a fortement influencé la culture européenne et mondiale alors que la peinture n’a jamais eu cette ambition. »
Saint-Pétersbourg, p. 103.
« La vie se remit à bouillonner, à étinceler, à tourbillonner dans la ville élégante. On vit à nouveau de luxueuses voitures à cheval rouler sur les pavés de bois de la perspective Nevski et transporter des dames hautaines mystérieuses, coquettes et vêtues avec raffinement – de « tendres Européennes » dira d’elles le poète Ossip Mandelstam. Les plus fortunées possédaient leur propre équipage tiré par de coûteux pur-sang à la robe luisante. »
Saint-Pétersbourg, p. 196.
« Où notre cité devient l’héroïne du Poème sans héros et où, survivant contre toute probabilité et entretenant son mythe dans la clandestinité, elle obtient le droit de reprendre son nom d’origine. Le Cavalier d’airain poursuit son éternel galop dans l’histoire – mais où s’en va-t-il ? C’est le Pétersbourg de Joseph Brodsky et de ses amis créateurs – les poètes, écrivains, artistes et musiciens indépendants et tenaces, dont dépend le sort de cette ville étonnante. »
Saint-Pétersbourg, p. 545
« À Petrograd, en 1916, cela n’avait peut-être aucune importance. Mais à New York, dans la seconde moitié du siècle, il devint capital de se souvenir et de raconter, avec attendrissement, avec nostalgie. Balanchine créa en Amérique, comme d’autres émigrés tels qu’Igor Stravinsky ou Vladimir Nabokov, un mythe éblouissant de Saint-Pétersbourg, celui de la Nouvelle Atlantide enfouie sous les bourrasques du vingtième siècle. »
Saint-Pétersbourg, p. 320
« Vous savez, Solomon, je ne suis ni pour ni contre. Mais je n’ai jamais pris ce procès au sérieux, ni pendant son déroulement, ni par la suite. »
Conversations avec Joseph Brodsky, p. 97
« Pourquoi donc, si un poète est misérable, ne l’est-il pas comme tout le monde? C’est que le poète a sans cesse affaire au temps.
Un poème, qu’est-ce que c’est? Un mètre, qu’est-ce que c’est? Comme n’importe quel chant, c’est du temps organisé autrement. Un oiseau qui chante, c’est une façon de réorganiser le rythme. D’où vient le rythme? Qui est son père? Ou sa mère? Vous voyez? Le poète a sans cesse affaire à cela. Et plus le poète est capable de diversité sur le plan technique, plus il est en contact direct avec la source du rythme. Et ce qu’il le veuille ou non.
Conversations avec Joseph Brodsky, p. 215
« Vous savez, je ne me rappelle plus quand tel ou tel événement s’est produit, je confonds les dates, je ne sais plus si quelque chose m’est arrivé en 1979 ou en 1969. C’est tellement loin… La vie se transforme très vite en une sorte de perspective Nevski, l’avenue de Leningrad : tout s’éloigne extrêmement vite dans sa perspective avant de disparaître à jamais. »
Conversations avec Joseph Brodsky, p. 306
« Tout au long de notre échange – de l’hiver 1976 à l’hiver 1996 – je fus à chaque fois surpris par le sérieux avec lequel Brodsky abordait l’histoire de la littérature, lui qui avait un don pareil à nul autre pour la vie, qui savait rire, boire des boissons fortes (vodka, café), manger épicé, s’énamourer et bavarder à l’infini… »
Conversations avec Joseph Brodsky, p. 448
« Elle portait une jupe cerise en velours moiré, des collants bleu clair, des baskets blanches avec des réflecteurs brillants sur les côtés, une veste de sport en soie, transparente comme un voile de deuil, sur un tee-shirt imprimé de grosses marguerites, et des lunettes de soleil impénétrables. Un sac à dos rose se balançait derrière son épaule, une tortue orange accrochée au fermoir. La Coréenne Kho s’habillait toujours à la mode : noir, cendre, gris, bleu pâle, ardoise ou anthracite. Marina portait toujours des couleurs vives. »
Les enfants de Saint-Pétersbourg, p. 82
« – Maintenant que nous avons beaucoup d’argent, nous devons tout planifier correctement, suggéra la Coréenne Kho, en sortant du salon de coiffure, dans le hall de l’hôtel. Viens, on va prendre une glace. »
Les enfants de Saint-Pétersbourg, p. 133
« – Je t’aime tellement que j’entends de la musique dans ma tête dès que je pense à toi, acid jazz, classique et hip-hop en même temps, s’écria joyeusement Marina. C’est à en devenir dingue. Et tellement fort ! »
Les enfants de Saint-Pétersbourg, p. 245