La question peut paraître provocante mais elle se justifie… Mes amis amateurs de romans policiers me trouvent masochiste, ils se moquent de moi, affirmant que je perds mon temps. Certains vont même jusqu’à me trouver héroïque… Ma faute ? Ma très grande faute ? Je lis des polars québécois ! Pour eux, c’est soit de l’apostolat, soit de la sottise pure et simple.
Car ils sont péremptoires : le roman policier québécois, s’il existe, est nécessairement médiocre et sans intérêt. Il ne peut d’aucune manière rivaliser avec les œuvres des Ruth Rendell, James Crumley, Patricia Cornwell, Daniel Pennac, Robert B . Parker, Agatha Christie, Simenon et autres géants du récit criminel. Pour ma part, étant d’un naturel plutôt curieux et fouineur, et, par ailleurs, un farouche partisan d’une littérature populaire authentique et abondante, je me tape régulièrement, à mes risques et périls, la lecture de quelques romans policiers québécois. Et tant pis pour les copains…
Pour un promoteur des genres populaires, il est toujours agréable et surprenant d’apprendre qu’ une nouvelle maison d’édition québécoise a décidé, de conquérir des milliers de lecteurs potentiels en se spécialisant dans le thriller, un genre peu pratiqué ici, et dans lequel excellent, ailleurs, les Tom Clancy et autres Ludlum dont les œuvres atteignent des ventes phénoménales. Le notaire Jean Lambert et l’ingénieur Pierre Guité ont ainsi fondé les éditions Céra et, à l’occasion de la parution du premier ouvrage de cette maison, Massimo1. écrit par Charles G. Philby (un pseudonyme très commercial !), ils ont organisé une campagne de promotion sans précédent.
Disons d’emblée, et en toute objectivité, que l’objet est beau, voire impressionnant avec ses 488 pages de texte bien tassé, sa présentation élégante comme un rapport de la Banque Royale, et une mise en page soignée qui invite à la lecture. On se serait par ailleurs fort bien passé des Commentaires courageusement flatteurs des copains du mystérieux Charles G. Philbv, les dits commentaires étant délirants, pour ne pas dire dégoulinants de complaisance. De deux choses l’une : ou bien les personnes dont les photos apparaissent sur la couverture arrière n’ont pas lu le livre et disent n’importe quoi, ou alors ils ont accepté que quelqu’un d’ autre leur mette dans la bouche des idioties du genre « Le génie des sens ; le sens du génie…
Un cran au-dessus de La Firme ». Voilà quelqu’un qui manque terriblement de sens critique ou qui n’a pas lu le livre de Grisham… Je dis cela parce que, malheureusement,avec Massimo les éditions Céra ont tout simplement réinventé le somnifère. Que sont les belles promesses de la campagne publicitaire devenues ? Où est le « rythme rapide »tant vanté ? De quel « style cinématographique » était-il question ? (Peut-on d’ailleurs parler de style à propos de cet amas de clichés préprogrammés pour midinettes ?)
L’idée de départ de ce thriller qui flirte avec la science-fiction (la collection s’intitule « Rumeurs du futur » ) n’était pas plus mauvais qu’une autre. On suit les (més)aventures d’Anne Carter, vice-présidente d’une multinationale pharmaceutique américaine, et directrice d’un projet de recherche sur la génétique moléculaire. La super-belle-intelligente-racée-courageuse Anne rêve d’ouvrir un réseau de cliniques de thérapie génétique. Mais quelqu’un lui met des bâtons dans les roues…De méchants terroristes (un pléonasme, je sais…) se mettent de la partie. Rendu à la page 160, le lecteur ébahi (comme dans bâillement !) découvrira qu’il ne s’est encore rien passé de bien intéressant : un incendie criminel, de vagues menaces, un peu d’espionnage industriel, mais surtout beaucoup de bavardage et de va-et-vient. Rien de ce « cocktail captivant et explosif » promis par un copain de l’auteur, rien non plus de ce « suspense enlevant et irrésistible » annoncé par un autre… Ajoutez à cela des personnages principaux sortis tout droit des chaînes de montage narratives des usines Harlequin, une intrigue amoureuse aussi ennuyeuse que prévisible, avec l’inévitable scène de baise (page 385, si vous êtes pressé) aussi parfaite que possible, et une pléthore de personnages secondaires (il y en a 63 en tout, répertoriés dans une annexe… au cas où vous auriez perdu le fil !) et vous aurez une bonne idée de l’ennui mortel que j’ai ressenti à la lecture de cette brique.
Quelques exécutions sommaires…
Comme on vient de le constater, mes amis n’ont pas toujours tort. Et en ce qui concerne les quelques romans qui suivent, ils ont même parfaitement raison. Par exemple, la partie la plus intéressante de Bon voyage M. Le Garett2 commis par un dénommé Jab (sic), ce sont les quinze pages blanches (gracieuseté de l’éditeur) que l’on trouve à la fin du bouquin : on peut s’y défouler à l’aise en inscrivant tous les jurons que nous a inspirés la lecture de la chose ! Car ce livre est totalement inepte. Je mets au défi n’importe quel lecteur le moindrement intelligent de lire plus de cinquante pages de cette bouillie innommable dont les improbables protagonistes, Win Winchester, Le Garett ou Dziga Archidamos Rosentine (re-sic !) se débattent dans un semblant d’intrigue aussi grotesque que ridicule, sans queue ni tête, qui aurait dû finir tout droit dans une corbeille à papier. Bref, j’étais littéralement enragé après la lecture de ce pensum indescriptible !
Je n’ai pas eu plus de satisfaction avec Deux meurtres pour le même prix3 de Jean Côté, un polar insignifiant dans lequel le lecteur incrédule découvrira un tueur à gages bien imprudent puisqu’il laisse traîner sur les lieux d’un double crime (les deux meurtres du titre) un papier compromettant avec une partie de numéro de téléphone, la mention de la ville d’où il vient et une allusion à Dolly, sa grive domestiquée (car ce tueur est un sentimental et un drôle d’oiseau). À partir de ces quelques indices, le fin limier Nicolas Duracell n’aura aucun mal à tomber pile, si je puis dire… Une écriture minimale, des personnages sans intérêt, des digressions inexcusables (par exemple, que viennent faire, dans cette histoire déjà tirée par les cheveux, les amours secrètes du vicaire et de sa blonde ?), des clichés et des poncifs à chaque détour de paragraphe, un humour de tabloïd, bref un autre candidat pour ce que nos confrères américains nomment the trash pile, le paradis des manuscrits refusés !
Dans une autre vie, dans une critique antérieure, j’avais écrit ceci du premier polar de Robert Malacci, La belle au gant noir4 : « […] ce roman se lit avec un certain plaisir que l’on doit d’ailleurs plus au style décontracté et fleuri de l’auteur qu’à une intrigue sans grande originalité. » Voilà que, malheureusement, ces facteurs s’inversent pour son deuxième titre, Les filles du juge5. Nous retrouvons Robert Malacci, le photographe pour tabloïd à hémoglobine, qui reçoit une proposition singulière d’un avocat plutôt louche : retrouver Sylvie Rissère, la fille cadette d’un juge renommé qui fut jadis, le hasard faisant bien les choses, initiée sexuellement par le dit Robert qui passe son temps à nous barber royalement avec ses prouesses (réelles ou imaginaires) de plumard. Ce type est une hormone ambulante dont l’univers étriqué (comme dans trique… ) tourne (ou devrais-je dire, est en orbite ? Excusez la vulgarité…) autour de son appendice sexuel. Si bien que l’histoire (qui aurait pu servir de trame à une intrigue intéressante) est noyée dans un flot de vulgarités langagières très bas de gamme (n’est pas San-Antonio qui veut…). Le style fleuri s’est considérablement fané et la décontraction est devenue relâchement. Les personnages sont antipathiques, étant réduits par leur créateur à de simples prédateurs sexuels, tous esclaves de leurs appétits primaires. La quatrième de couverture annonce que ce que découvrira Malacci, au cours de son enquête, n’améliorera pas son opinion de la race humaine ! Or le personnage Malacci est lui-même une joyeuse ordure qui devrait se regarder dans un miroir avant de soupirer sur la nature humaine. Ses réflexions sur les femmes sont tellement grossières, primitives et grasses que parler d’humour, dans ce cas, est une insulte à l’intelligence ! Dommage, car Malacci (l’auteur) a tout ce qu’il faut pour écrire un bon roman policier : le sens du rythme, tant au niveau de la langue que du récit, de l’intrigue qui se tient, du dialogue percutant… Il lui reste à maîtriser les niveaux de langue… Mais surtout, il devrait comprendre une fois pour toutes que ses lecteurs potentiels, les vrais amateurs de littérature policière, ont tout de même grimpé dans l’échelle de l’évolution au cours des derniers siècles. Va pour la littérature populaire, mais nous pouvons très bien nous passer de sous-produits populaciers !
De l’ennui considéré comme un des beaux-Arts…
Rien de vulgaire dans les deux romans suivants (qui sont plutôt bien écrits) mais qui sont de vibrants hommages à la vieille obsession de Baudelaire : l’ennui… Des mots, des mots, des mots, qui très vite deviennent des maux, des maux, des maux… Se servir du roman policier pour parler d’autre chose est un exercice périlleux que peu de professionnels pratiquent. C’est pourquoi j’ai abordé Suspension6 de Jean Pelchat avec beaucoup de réticences, l’éditeur nous prévenant qu’il s’agissait peut-être d’un pol-art. En effet, ce dit roman policier, premier d’une série publiée sous l’étiquette « polar » par L’instant même, a une intrigue (un bien grand mot) des plus sommaires, et d’un ennui total (j’ai dû vraiment me forcer pour terminer ce bouquin) ; pour Jean Pelchat il est prétexte à dissertation sur la peinture en général et Marcel Duchamp en particulier. Donc polar-prétexte, pseudo-polar pour intellos (?), et sommeil garanti !
C’est malheureusement la même chose pour Schoenberg7 d’André Thibault, dont le prétexte n’est plus la peinture mais la musique et évidemment celle de Schoenberg. Encore du pol-art ! Contrairement au roman précédent, il y a là un semblant d’histoire plus traditionnellement policière : on a assassiné le professeur René Gaudet au sortir d’un concert à la Place des Arts et l’enquête est confiée au détective Serge Tacmavi. Malheureusement, dès l’avertissement du narrateur (prétentieux en diable… soit dit en passant) et jusqu’à la dernière page où l’on a hâte d’arriver (non à cause du suspense mais pour passer à autre chose…), le lecteur s’enlise, s’englue dans un torrent verbal qui finit par lasser, décourager. Bref, j’ai démissionné très vite en maudissant ces chevaliers de la plume qui se servent de mon genre favori pour étaler leurs états d’âme sur la peinture, la musique ou la culture des tomates, en Patagonie (vous verrez, ça viendra…) ! À noter, dans les deux cas, l’incroyable gymnastique verbale que propose la quatrième de couverture où l’on essaie, avec force exercices de rhétorique et une prose fleurie, de nous vanter… le vide !
Roger Caron et la littérature d’évasion…
Roger Caron est célèbre dans les annales criminelles du Canada. Spécialiste des vols de banque et des évasions spectaculaires, il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Matricule 9033 qui lui valut le Prix du Gouverneur général en 1979. Libéré, il recommence ses exploits et se retrouve en prison une fois de plus, à Kingston, en Ontario. C’est cette même prison sinistre qui sert de décor à une partie importante de son roman Le vol du siècle8 dont l’action est inspirée par un fait divers des années 70 : une attaque à la mitrailleuse lourde contre un camion blindé de la Brinks, au cœur du Vieux Montréal ! Les malfaiteurs étaient repartis avec des millions sans jamais être inquiétés ! Le vol du siècle !… Drôle de livre (plutôt mal traduit…) dans lequel des bandits notoires sont les bons gars et les policiers assument les rôles des méchants : des individus brutaux, corrompus et retors, alliés de surcroît à la Mafia. À part une invraisemblance de taille (l’assaut donné par treize mafieux contre la ferme où se sont réfugiés nos sympathiques voleurs), c’est un roman qui dépeint avec un réalisme brutal le milieu carcéral que Roger Caron connaît trop bien. L’action est soutenue, les personnages ambigus à souhait et la fin… mon dieu, la fin… disons qu’elle n’est pas très morale, certes, mais elle correspond d’une part à ce qui s’est passé dans la réalité (du moins peut-on le supposer) et d’autre part, elle a certainement, pour l’auteur, une valeur fantasmatique, sinon thérapeutique. Bref, un récit d’aventures criminelles qui, sans être vraiment passionnant, vaut quand même qu’on s’y intéresse, ne serait-ce que par curiosité. Mais attendez-vous à un recyclage en règle de vos valeurs.
Le vrai visage d’Antoine Rivière…
Le visage d’Antoine Rivière9 est le troisième roman de Micheline La France. S’agit-il d’un roman policier ? Belle question à poser dans le cadre d’un séminaire quelconque d’une faculté de littérature. Nos braves universitaires en auraient pour des mois, que dis-je, des années, à débattre de cette épineuse et fondamentale question : polar or not polar ? Examinons les faits… II y a un problème d’identité : qui est Antoine Rivière, un rescapé de l’incendie du Blue Bird à qui on a refait un visage ? Après quatre années passées dans le coma, il ne reconnaît ni son entourage, ni son nom et il doit, tant bien que mal, assumer les événements d’une vie dont il n’a conservé aucune trace. Marc Léger, le narrateur, est un détective privé. II est l’ami de Rivière et veut l’aider à découvrir la vérité. Et puis, il y a un meurtre, et ces événements dramatiques vont agir comme un révélateur… Il y a là assez d’éléments intriguants pour que ce roman (à défaut de l’étiquette polar) soit considéré comme un roman à énigme, ce que les anglo-saxons, avec leur grand sens pratique, appellent a mystery.
On ne parlera pas pour autant de suspense car le lecteur devine assez aisément une partie des événements… Mais, comme le narrateur, il veut savoir qui est Antoine Rivière et se demande ce qui s’est réellement passé au cours de Cette nuit de cauchemar où il veut de nombreuses victimes. Une fois la véritable identité de Rivière établie, on s’interroge encore sur l’avenir des principaux protagonistes. À l’exception d’un chapitre inutile et bien invraisemblable (le voyage du narrateur qui rejoint en France une blonde dont le nom lui échappe – ah oui ? – et sa rencontre – oh, hum ! – quasi miraculeuse avec son ami Antoine, à Paris), il s’agit somme toute d’un roman assez plaisant. Mais c’est une œuvre mineure qui ne marquera ni la littérature policière, ni la littérature tout court.
Maud Graham et le serial Killer
Chrystine Brouillet, une professionnelle de l’écriture,qui avait débuté sa carrière dans le roman criminel avant de diversifier son inspiration, nous propose une nouvelle aventure de Maud Graham dans Le collectionneur10. Cette fois, elle affronte le pire des prédateurs, l’ennemi ultime : le tueur en série. Ce n’est pas la première fois que Chrystine Brouillet aborde cette veine thématique riche en hémoglobine. Il en était déjà question dans Chère voisine et dans Préférez-vous les icebergs ?, mais depuis, l’auteure a fait ses classes, s’est solidement documentée sur le phénomène des tueurs en série et c’est en toute connaissance (scientifique) de cause que son personnage se lance sur la piste du tueur de femmes qui œuvre dans la ville de Québec, mutilant atrocement ses victimes. La chasse au psychopathe est ouverte et comme dans toutes les traques de ce type, la partie n’est pas gagnée d’avance. Les meurtres sont l’œuvre d’un véritable professionnel, organisé et méticuleux. Et ce « collectionneur » (attention, esprits délicats, ce roman est hanté par les démons de la violence…) ne commet pas souvent d’erreurs…
Il est vrai que, dans l’absolu, il s’agit là d’un millième roman de tueurs en série, avec un schéma narratif surexploité : un maniaque, des meurtres en série, un enquêteur déterminé, dont les proches finissent par être menacés par le tueur, la traque et la résolution. Rien de bien nouveau… Mais c’est un sujet peu abordé par les romanciers du Québec et surtout, il y a Maud Graham, un personnage complexe, attachant, solidement campé par une auteure en pleine maîtrise de son art, qui aime le roman policier, connaît bien les exigences du genre, ses limites, son potentiel. Chrystine Brouillet a le respect du lecteur. Elle livre une marchandise authentique, sans trucage. Tout cela, combiné à une intrigue sans faille, donne un des meilleurs polars publiés ces dernières années. Mentionnons que ce récit inaugure une nouvelle collection de romans pour adultes, « Roman 16-96 », publiée par La Courte Échelle, maison d’édition spécialisée jusqu’ici dans la littérature de jeunesse. Un serial killer à La Courte Échelle ? Quelle époque ! Et souvenez-vous : n’ouvrez jamais le réfrigérateur d’un serial killer… Surtout si c’est un collectionneur!
Et une sanguine pour dessert…
Jacques Bissonnette est l’auteur de trois romans policiers. Cet ancien étudiant en littérature, devenu spécialiste en informatique, a d’abord écrit Programmeurs à gages (VLB, 1986), un roman sur l’espionnage informatique que j’avais trouvé relativement intéressant, sans plus, mais j’y détectai, un potentiel, un petit quelque chose qui me faisait souhaiter une suite. Puis il a publié Cannibales (XYZ, 1991 ), roman nettement meilleur, avec quelques éclairs de génie (qui ne se souvient du personnage de Neige, la belle albinos, ou de Cyprien Latendresse, le policier hargneux qui menait ses interrogatoires à grands coups de grammaire Grevisse ?), mais encore quelques maladresses. Avec Sanguine11 on découvre un autre auteur et un livre digne de figurer dans toute bonne bibliothèque d’amateur de polars.
L’intrigue nous propose une descente aux enfers dans les milieux sado-masochistes de Montréal, à la recherche d’un maniaque, spécialiste de photos macabres, qui avait fait poser Sanguine, l’adolescente rousse dont on a retrouvé le cadavre atrocement mutilé. L’enquête est confiée au lieutenant Julien Stifer dont la fille a mystérieusement disparu depuis plusieurs mois, sans laisser de traces. Sans tomber dans un excès de louanges (non, je ne comparerai pas Bissonnette à Ellroy – étant donné mon appréciation plus que relative de l’œuvre de ce dernier, je ne suis pas certain d’ailleurs qu’il s’agirait d’un compliment…). j’affirmerai quand même, en attendant son prochain roman, qu’il s’agit d’un des meilleurs récits policiers que j’ai lus depuis un bon bout de temps. C’est un authentique roman noir, avec des personnages crédibles, des situations horribles et bouleversantes, un réalisme cru et une intrigue qui nous tient en haleine. Que désirer de plus sinon qu’il nous en écrive d’autres… ?
Après ce panorama de lectures plus que mitigé, on comprendra mieux les réticences de mes amis. Pour découvrir Sanguine, la perle rare, il aura fallu que je me farcisse d’abord des Le Garett, des Duracell et autres avatars du genre, d’une nullité consternante. Un jour viendra, sans, doute, où nous aurons assez d’auteurs talentueux et d’éditeurs compétents pour proposer régulièrement des œuvres valables. D’ici là, on n’a guerre le choix. Il faut aller à l’aventure, faire preuve de patience, d’endurance (à défaut d’indulgence) et accepter de se taper un certain nombre de polars insignifiants pour découvrir, à l’occasion, une œuvre valable. Et pour celle-là, au moins, mes collègues lecteurs de polars devraient faire un effort ! Qu’on se le dise !
1. Charles G. Philby, Massimo, « Rumeurs du futur », Céra, 1994, 488 p. ; 27,95 $
2. Jab. Bon voyage M. Le Garett, « Noir / Policier », Guy Saint-Jean, 1994, 177 p. ; 14,95 $.
3. Jean Côté, Deux meurtres pour le même prix, Quebecor, 1994, 223 p. ; 19,95 $.
4. « Meurtres imparfaits », dans Nuit blanche, n°57, septembre-novembre 1994, p. 72-73.
5. Robert Malacci, Les filles du juge, « Sextant,10 », Québec/Amérique, 1995, 211 p. ; 11,95 $.
6. Jean Pelchat, Suspension, « Polar » , L’instant même, 1995, 230 p. ,22,95 $.
7. Andrée Thibault, Schoenberg, Triptyque, 1994, 175 p. ; 16 $.
8. Roger Caron, Le vol du siècle, trad. De l’anglais par Jean Daunais, « Cahier noir », Vlb, 1994, 199p. ; 17,95$.
9. Micheline La France, Le visage d’Antoine Rivière, « Fictions », l’Hexagone, 1994, 199 p. ; 18,95 $.
10. Chrystine Brouillet, Le collectionneur, « Roman 16-96 », La courte échelle, 1995, 215 p. ; 14,95 $.
11. Jacques Bissonnette, Sanguine, « Cahier noir », VLB, 1994, 231 p. ; 19,95 $