Dans Les naufragés et les rescapés, son dernier livre, Primo Levi rappelle un fait de la plus haute importance pour appréhender, si tant est que faire se peut, la Shoah. Des deux côtés, celui des victimes et celui des oppresseurs, souligne-t-il avec force, il y avait une conscience vive de l’énormité de ce qui se passait dans les Lager1.
On dit souvent que la réalité dépasse la fiction et que celle-ci est un mensonge qui dit la vérité. Primo Levi, le chimiste littéraire, va si loin dans sa fiction que, en comparaison, les témoignages des Jorge Semprún, Imre Kertész, Charlotte Delbo ou Robert Antelme semblent presque se mieux tolérer. Ainsi, en lisant le « Papillon angélique », la deuxième nouvelle de Auschwitz, ville tranquille2, recueil qui en compte dix encadrées . . .
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