La grande disparue de la littérature nous laisse une prose qui confond ou égare quelquefois, sans rien enlever à la fascination qu’elle procure. Quelque part entre Proust et Cohen, non loin de Virginia Woolf, la romancière diapre son travail d’un souffle léger, caressant et complexe à la fois. Un frémissement de l’âme. Un refus de la rupture aussi. Des choix radicaux d’écriture jalonnent une langue ciselée par la main d’une grande joaillière.
La langue ne trébuche jamais sur sa ponctuation minimaliste. Des virgules, et de loin en loin, un point. Aucun paragraphe, aucun chapitre, comme les familiers de l’œuvre de l’écrivaine en ont l’habitude. Un cœur habité de mille voix1, le plus récent roman de Marie-Claire Blais, comporte cependant trois parties, unique concession au flux continu de sa pensée.
Une galerie fourmillante de portraits atypiques habite le cœur de la vieille militante des . . .
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