Un récit autobiographique ne rime à rien, s’il n’est pas honnête, écrit Joyce Carol Oates dans A Widow’s Story ; tout comme une déclaration d’amour ne rime à rien, si elle n’est pas honnête, ajoute-t-elle. Sophie Létourneau pourrait fort bien se réclamer de cette double assertion. D’entrée de jeu, elle précise, dans Chasse à l’homme1, le dernier récit romanesque qu’elle vient de faire paraître (à noter qu’elle préfère utiliser le terme générique « histoire » à toute autre catégorie de genre littéraire), que l’autofiction n’est pas un cocktail mélangeant savamment, de manière ludique ou autrement, vérité et mensonge. La performance par laquelle l’écrivain, dans le cas présent l’écrivaine, se met en danger en recourant à des éléments autobiographiques comme matériau narratif devrait être la seule considération prise en . . .
Pour lire la suite, veuillez vous abonner. Déjà abonné(e) ? Connexion