Certaines théories de sylviculture conçoivent les arbres comme une vaste étendue communautaire, dont les individus seraient reliés entre eux par des centaines de milliers de kilomètres de connexions fongiques. Ces arbres vivraient en étroite interdépendance, agiraient l’un pour l’autre, partageraient leurs ressources en une même cagnotte métabolique.
Cette thèse réelle est défendue par la professeure Patricia Westerford, alias Patty-la-Plante, l’un des personnages les plus intrigants de L’arbre-monde1, de Richard Powers, lauréat du prestigieux prix Pulitzer de la fiction 2019. Elle traverse également ce roman hautement ambitieux, sous la forme d’une invitation à intégrer les leçons du monde végétal, à rétablir, selon le souhait cher au père du transcendantalisme américain, Ralph Waldo Emerson, les liens occultes unissant l’humain à la nature. Il n’y a pas, semble dire Powers, d’arbre isolé dans une forêt, pas plus . . .
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