Entre 1915 et la mort de Cocteau en 1963 s’échangèrent 450 billets et télégrammes1– le téléphone étant à l’époque encore peu utilisé – et guère de lettres de quelque longueur. La majorité de ces pièces, à vrai dire presque toutes, sont signées de Cocteau, sans surprise quand on connaît son désir d’entretenir une relation et l’aisance de sa plume ou de son crayon pour orner ses missives d’amusants croquis. Sans cesse il se plaint des silences de Picasso et le relance avec insistance. Picasso répond par de brefs messages dans un français approximatif.
Ils se sont connus par Edgar Varèse, « rencontre inscrite dans les astres ». Tout préoccupés de leur nombril, de leurs travaux et de leurs fréquentations, ces jeunes gens sont bien légers... Aucune mention de la guerre – si ce n’est une ligne de Cocteau qui déplore la mort d’un ami. En fait, l’év . . .
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