Lorsqu’une chanson de Gilles Vigneault me revient en mémoire, c’est la mélodie qui surgit en premier. Invariablement, la même s’impose : « C’est le temps ». Elle semble déjà contenir l’essentiel de l’univers poétique de l’écrivain : « C’est le temps, c’est le temps / De nommer un bateau / Tant qu’il reste de l’eau dans l’air / Tant qu’il reste de l’air dans l’eau ».
Une expérience personnelle fortement sensorielle est venue graver cette chanson dans mon esprit pour toujours. En mars 1976, des amis et moi avions surfé sur de la poudreuse tout l’après-midi à Saint-Ubalde, dans le comté de Portneuf. Le soir venu, la neige abondante et la maison comme enfouie sous elle, nous aurions l’impression de festoyer et de dormir au creux même de l’hiver. « C’est le temps » a tourné en boucle jusqu’au petit matin et tient encore mon cœur bien au chaud . . .
Pour lire la suite, veuillez vous abonner. Déjà abonné(e) ? Connexion