Péguy a été successivement réclamé avec enthousiasme comme maître à penser par les lecteurs des Cahiers de la quinzaine jusqu’à sa mort en 1914 puis, il y a quelques décennies, comme objet de détestation haineuse par un Tzvetan Todorov ou par un Bernard-Henri Lévy qui va jusqu’à en faire l’inspirateur d’un nazisme à la française. À la publication de ce collectif, venant après diverses études dont Le mécontemporain d’Alain Finkielkraut, excellente et bienveillante mise au point, on a pu parler d’un « retour à Péguy ». Ce qui implique qu’une partie des lecteurs et historiens s’était détournée de lui ou en proposait des lectures biaisées.
Classer un inclassable
Pour comprendre les raisons de cet oubli – si oubli il y eut, voire discrédit et ostracisme –, il faut remonter à la Deuxième Guerre et aux années Pétain.
Celui-ci, pour redonner vie à la France vaincue . . .
Pour lire la suite, veuillez vous abonner. Déjà abonné(e) ? Connexion