L’écriture peut-elle sublimer le quotidien ? Gagne-t-elle à modeler une matière aussi peu noble que le routinier défilement d’événements relevant plutôt, en réalité, du non-événement ? Et si, au fond, elle pouvait justement servir à dévoiler ce qui, à force d’habitude, échappe à notre intérêt, et par là même à la possibilité d’y jeter un nouveau regard ? Nul besoin de coups de feu pour servir une histoire, pas plus que de péripéties rocambolesques ; à lire Lula Carballo et Simon Brousseau aux éditions du Cheval d’août, il suffirait d’ouvrir l’œil, puis d’aiguiser ses crayons. Place à la fascinante aventure de l’ordinaire.
Petites vies, petites misères
Dans un hameau anonyme au tracé imprécis, inspiré de la campagne uruguayenne où a grandi Lula Carballo, des femmes vivent ou survivent, mais inscrivent toutes, obstinées, leur vacillante destinée dans le creux des jours qui passent et se ressemblent. Au milieu . . .
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