Avant de s’enfoncer dans son quatrième roman, Cet été-là (1967), Marie Cardinal s’inquiète. Saura-t-elle un jour se foutre de la littérature et se libérer de l’étau des écrivains qu’elle a d’abord enseignés, et qui maintenant obstruent son passage de l’autre côté du miroir ?
Proust, Flaubert, Dostoïevski, Sartre, Beauvoir qu’elle a lus de façon désordonnée, avide, éclectique l’empêchent d’y voir clair et de tracer son propre chemin.
Le jugement qu’elle porte sur ses débuts en littérature est acéré. Deux des trois premiers romans, Écoutez la mer (1962) et La souricière (1965), comptent leur part de tâtonnements, mais foisonnent déjà d’idées fécondes. Bien que ses débuts inspirent de la tendresse à l’écrivaine en herbe, elle les qualifie d’œuvrettes. La . . .
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