Nul ne contestera à Henry Kissinger l’ampleur de ses vues et la surabondance des confidences auxquelles il peut puiser. Quand s’ajoutent à ces atouts un sens aigu de la mise en scène et une compacte assurance de ton, on peut assumer un grand destin. Par conséquent, nombreux sont forcément les États et les conglomérats prêts à solliciter et à rémunérer ses conseils. Cette situation n’amplifiera cependant la crédibilité de Kissinger que si le spécialiste ne dissimule rien de ses activités. Cette condition ne fut jamais satisfaite et ce n’est pas à présent qu’il commencera à payer tribut à la transparence.
L’ordre du monde1, le plus récent des ouvrages de Kissinger, réduit quelque peu la zone d’équivoque, mais pas de la plus heureuse façon. L’auteur s’exprime, en effet, comme si strictement aucun contrat n’influait sur son jugement, mais c’est pour endosser les gestes et . . .
Pour lire la suite, veuillez vous abonner. Déjà abonné(e) ? Connexion