Phénomène rare, le penchant littéraire de Saint-Denys Garneau1 ne se heurte à aucune réticence de la part de sa famille élargie. Tel oncle se piquait de culture, telle cousine – Anne Hébert – avait un père critique littéraire ; de quoi accepter la muse dans l’existence du jeune Garneau avec plus que de la tolérance.
Il faudra que les revers de fortune écornent le revenu familial pour que le jeune homme, qui n’a jamais songé à chercher un emploi, ressente un vague malaise. Autre ouverture à la bohème, aucun cadre strict n’était exigible puisque la piètre santé de Garneau le restreignait à un certain vagabondage scolaire, flou difficile à vivre pour un adolescent qui craint de manquer de culture.
Ambitieux, grave et tourmenté
Ce n’est pas l’incubateur familial qui tira de sa coquille le futur poète, mais les amitiés. Elles furent chaleureuses, stimulantes, précieuses par leur écoute et leur élévation morale . . .
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