Le nom d’Henri Roorda, auteur suisse né à Bruxelles en 1870, reste avant tout attaché à ce qui ressemble à une provocation : son texte Mon suicide, qu’il écrivit avant de mettre fin à ses jours à Lausanne en 1925.
Par-delà une insurmontable lucidité, ce dandy entomologiste porte sur ses congénères un regard détaché à l’humour voilé de tragique, donnant corps à une pensée à la fois cocasse et effrayante. De chroniques en traités pédagogiques aussi sérieux que les titres en sont cocasses, d’essais politiques en manuels d’arithmétique, chez ce libertaire de père en fils, l’humour demeure en embuscade : l’ordinaire dérape dans l’absurde, le rire lézarde le réel et le quotidien se prend les pieds dans le tapis volant.
« 6 nov. 1925
Cher ami,
Hier, je t'ai menti. J'étais obligé d'être prudent car je ne veux pas qu'on m'empêche . . .
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