La cause est noble, le croisé fidèle à ses certitudes, mais le plaidoyer1 n'emporte pas l'adhésion. Roméo Dallaire, militaire recyclé dans la dénonciation du recours aux enfants soldats, se bat contre une ignominie, mais il ne démêle pas suffisamment l'écheveau des causes pour la pallier.
L'insertion des enfants soldats des deux sexes dans de nombreux conflits lève le cœur. L'Afrique vit le gros du fléau et Dallaire explique honnêtement pourquoi : découpage géographique bafouant les cultures, comportements aliénants des États impérialistes... « À l'époque du premier contact avec les Européens, ces groupes avaient une langue, une religion, une culture, une musique, une rhétorique, une poésie et des coutumes communes. » Diagnostic aussi juste que partiel. Si, en effet, l'emprise politique des États colonisateurs s'est allégée, le poids et le prestige des armes demeurent entiers. Même les forces d'interposition . . .
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